Devildriver - The last kind words Année impaire, année Devildriver ! Sixième année d'existence, troisième album, le moins que le l'on puisse dire, c'est que soit Devildriver a enclenché le régulateur de vitesse, soit il avance avec un métronome dans la tête... Le groupe n'a pas changé et l'atmosphère est la même que sur The fury of our maker's hand, assez proche de Coal Chamber et donc plus éloigné des débuts fracassants de Devildriver, on a toujours des parties où ça blaste sévère (le batteur n'y va pas de main morte) et où le chant tire par courts instants vers le black ("These fighting words") mais The last kind words ne révolutionne en rien le caractère du groupe. Pas plus musicalement (ce qui est plutôt une bonne chose) que graphiquement (ce qui est plutôt une mauvaise chose), on se farcit donc encore leur logo pourrave et une pochette risible, c'est quand même dingue qu'un mec qui a de si bonnes idées avec des instruments soit aussi mauvais avec une palette graphique, car oui, cette grosse faute de goût est encore signée Dez Fafara, ce serait bien que quelqu'un le lui dise... Comme on n'est pas obligé de garder l'artwork sous les yeux durant les 3/4 d'heure que dure le disque, on ferme les yeux et on ouvre les oreilles pour prendre quelques claques comme "Clouds over California" (nuages de fumée ?) et son amalgame entre rythmique massive et guitares saignantes. The last kind words abrite encore moultes solos, bien placés, ils donnent davantage d'identité aux titres que le chant ou les textes qui ne se distinguent pas forcément par leurs diversités. Si ces solos apportent un plus indéniable, il est dommageable que le groupe ne sache pas toujours terminer ses titres, ils abusent un peu des fade ("Bound by the moon", "Horn of betrayal") et des accalmies acoustiques radicales ("These fighting words", "Head on to heartache (let them rot)") ou carrément étranges ("The axe shall fall" et son orgue Hammond qui arrive comme un cheveu sur la soupe). Comme Dez est très famille, son deuxième fils, Simon (qui n'a pas encore 10 ans), participe au refrain de "Tirades of truth". Tyler (l'aîné) ayant déjà un titre qui lui est dédié ("Tyler's song" sur Chamber music), il ne reste qu'à Kaleb de rentrer dans la danse, certainement dans 2 ans, car The last kind words ne sont certainement pas les derniers mots de Devildriver.