Quand Too Late cesse ses activités, son chanteur, Vartan, a déjà un autre projet en tête, il monte donc Despite The End et recrute par petites annonces d'autres franciliens motivés par un métal moderne (comme Ludo ex-Deep In Hate) et garde sous le coude Victor (bassiste de Too Late). On est alors en 2019 et le groupe ne perd pas de temps, composant activement et enregistrant son premier EP Butterfly effect (une intro, 5 titres, une outro) pour pouvoir le sortir au printemps 2020 et enchaîner des concerts... Sauf que mars/avril 2020, c'est pas le meilleur moment pour faire parler de soi... et tout (sortie, release party) est décalé à l'automne, même si les conditions ne sont toujours pas optimales, on peut désormais profiter de ce qu'ils ont à offrir, au moins sur CD.
Et Despite The End sur disque, c'est un sacré mélange. Une voix lourde qui s'inspire du thrash, un chant clair assez mélodique qui peut faire penser au néo comme au metalcore, des attaques plus frontales un peu death, Vartan ne s'économise pas et s'amuse à butiner un peu partout ce qui est le meilleur pour les compositions. Les guitares suivent le ton, allant parfois chercher des sonorités old school (power, thrash et ... même quelques cassures "néo" qui peuvent être désormais considérées comme "old school") pour les amalgamer à un ensemble résolument moderne et ouvert. La qualité de la production permet d'assembler le tout et de passer d'une influence à une autre sans sourciller et même de créer un peu de vide sur "Butterfly effect" histoire de mieux sentir passer la deuxième couche ensuite. Outre la qualité de construction et d'enchaînements, le point fort de Despite The End est vraiment cette aisance à mixer les genres pour faire "son truc", un métal alternatif, accessible, qui ravira autant les amateurs de mélodies cinglantes que de riffs puissants ou de solos électrisants.