Metal Métal > Demon Hunter

Biographie > la salsa ?

Demon Hunter Fondé en 2000, du côté Seattle, de par les frangins Don & Ryan Clark, Demon Hunter est une formation estampillée metalcore dit "chrétien" s'inscrivant dans une scène qui cartonne depuis une grosse dizaine d'année outre-Atlantique (aux côtés d'August Burns Red notamment). Le groupe signe chez Solid State Records, la filiale metalcore et véritable ca$h-machine de Tooth & Nail chez qui sort son premier album en 2002. Lequel cartonne assez rapidement. Dix ans et une flopée d'albums plus tard (Summer of darkness en 2004, The triptych deux ans après, Storm the gates of Hell en 2007 puis The world is a thorn en 2010), Demon Hunter a vendu quelques 500,000 albums de part le monde, a également livré deux DVD live (45 days en 2008) et Live in Nashville en 2009) alors que sort True defiance, par le biais de Solid State Records, son label de toujours.

Demon Hunter / Chronique LP > True defiance

Demon Hunter - True defiance Sixième album studio en dix ans pour Demon Hunter qui a l'instar de pas mal de ses congénères nord-américains boxant peu ou prou dans la même catégorie métallique, exploitent leur filon jusqu'à épuisement, sans oublier de bosser. On dira ce que l'on voudra de la scène metalcore "chrétienne" US (et affiliés) - on pense notamment à August Burns Red, Norma Jean ou Underoath - les gars ne glandent pas et tournent ou enregistrent sans quasiment discontinuer dès le moment où ils signent chez une maison de disques leur assurant un maximum d'exposition. En l'occurrence pour nombre d'entre eux Solid State Records ou depuis peu Razor & Tie (celui n'étant pas pour autant spécialisé uniquement sur cette scène-là).

Une demi-douzaine d'albums studio pliés en une décennie, la recette est par conséquent déjà bien éprouvée et c'est avec un savoir-faire pour le moins irréprochable que les natifs de Seattle conjugue ici hard-rock couillu, metalcore power-burné et relents de nu-metal/émo mélodiques pour servir une mixture sonore autant taillée pour plaire aux mâles en quête de virilité qu'aux midinettes en manque de sensations fortes. Quid d'un soupçon d'originalité dans le menu proposé par Demon Hunter ? On oublie ça de suite, ici, c'est comme à la cantine, on n'est pas vraiment là pour jouer sur les différences de saveur mais pour bouffer du prêt à consommer. De l'entertainment musical aussitôt consommé, déjà pré-digéré et aussitôt vite oublié (ou pas loin) qui, sur les premiers titres à dominante chrétienne (très) lourde ("Crucifix", "God forsaken", "Destiny") envoient néanmoins les décibels effleurer brutalement les enceintes.

Premiers titres suffisamment accrocheurs pour poursuivre : Demon Hunter se montre efficace avant de baisser singulièrement de régime sur "Wake" un peu poussif puis de s'oublier sur une ballade rock marshmallow dégoulinant de bons sentiments avec le caricatural "Tomorrow never comes". Pour la finesse, vu l'abominable résultat, on repassera et on essaie justement de passer à autre chose avec l'enchaînement "Someone to hate" / "This I know" mais malgré une production bien maousse, on atteint les limites d'une créativité métallique qui n'était pourtant déjà pas le fort d'un groupe qui ne semble plus rien avoir à dire (ni faire). Mélodies grossières, riffing pataud ("We don't care"), du gros son metalcore "junk-food" : ça castagne et c'est tout, à quelques rares exceptions près (on cherchant bien "Resistance" est encore à peu près audible) avant le retour de la ballade qui donne envie de se mettre la tête dans le mixeur ("Means to an end"). Euh sinon quand est-ce qu'ils splittent déjà ?