Deliverance - Holocaust 26:1-46 Deliverance est repassé à quatre pour nous livrer un psaume sacrificiel encore plus sombre que leur précédent opus, si les références religieuses sont toujours présentes, la noirceur occupe désormais toute l'image et le titre renvoie dans l'inconscient collectif plus à un génocide qu'un rituel et la numérotation amène à un chapitre du Lévitique sur les malédictions. Tout un programme qui en plus s'inscrit dans le passage de vie à trépas de Deadlight Entertainment, la danse provoquée par Deliverance est donc plutôt macabre...

Et si les religions sont au centre des débats, la musique n'en est toujours pas très catholique avec un chant venu du black metal et des parties instrumentales qui donnent dans le sludge ou le post-hardcore, le pape ne va certainement pas encourager les réflexions théologiques avec cet opus. Pourtant un petit "God in furs" permet de lancer sa journée sur un bon rythme, avec une grosse dynamique et un clin d'œil à Gojira quand le chant s'éclaircit et passe à l'arrière-plan derrière un filtre. La deuxième partie du morceau est bien plus déliée et on se demande pourquoi le titre n'a pas été scindé en deux, on peut se poser la question plusieurs fois car les plages sont assez longues (rien en dessous de 7 minutes) et changent parfois d'orientation en cours de route ("Makbenach"). A l'inverse, on pourrait aussi imaginer le combo ne créer qu'une seule piste tant les compositions s'enchaînent avec fluidité, la granulosité du son et le chant de Pierre assurant une liaison évidente entre tous. Et c'est quand ils ont tendance tous à se calmer et à laisser poindre quelques sons clairs que j'apprécie encore plus leurs contre-pieds au black, "Holocaust for the oblate" (les oblats sont ceux qui donnent tout à une congrégation et la servent sans officiellement rentrer dans les ordres), c'est d'ailleurs pour cela qu'Holocaust 26:1-46 est le meilleur album de black metal de l'année, n'en déplaise aux puristes...