En voyant Defeater en live, on avait vite fait de les assimiler à une sorte de Converge mid-tempo et même si ce n'est pas tout à fait exact, ça en dit long sur ce que peut dégager ce groupe en terme de charisme sonore. Car c'est bien de hardcore dont il s'agit, mais de la trempe d'un Poison The Well en peut-être plus compact et encore plus enclin à la débauche d'électricité, qu'ils ne tariront d'ailleurs qu'une fois pour un intermède surprenant. Mais Defeater c'est avant tout et surtout des claques à répétitions en forme de brûlots HxC confondant des penchants mélodiques avec une hargne et une sincérité tout à fait hors-du commun.
Les Defeater s'imposent dès "Blessed burden" comme un sacré client en terme de déploiement de puissance : gros déferlements de riffs, une section rythmique qui ne fait pas dans la dentelle tout en conservant son lot de subtilité(s), un chanteur qui alterne les variations de chants en modulant de hargneux à vraiment très très hargneux, un break impressionnant qui fait repartir le titre sur des bases encore plus furieuses. Et ce sera comme ça pendant pendant la plupart des escales de ce voyage made in Boston. On retrouvera même ce fighting spirit et de cette authenticité lorsqu'ils font taire le rouleau compresseur sur "Prophet in plain clothes" et son interlude acoustique/voix : un passage rafraichissant et réellement étonnant dans ce bloc d'agressivité qu'est Travels. Les Defeater closent la demi-heure de massage de neurones sur un des pics de l'album en la présence de "Cowardice" : une variation d'intensité de 6 minutes entre alternance de phases mélodiques et de coups de butoirs typiques ou ce chanteur fait décidément des merveilles et participe pour beaucoup à la spécificité de Defeater. Après de multiples écoutes, force est de constater que Travels a tout du coup de maître. On ne peut même pas leur reprocher une certaine uniformité : l'album est taillé pour être captivant de par sa courte durée et déjoue les pièges de la monotonie en vampirisant l'attention de bout en bout. Méchante baffe dans ta face de petit chroniqueur.
Saluons enfin la démarche de Bridge Nine Records qui propose un digipack digne d'une petite œuvre d'art : des portraits d'anonymes dans un noir et blanc qui accentue les reliefs du visage, un peu à la manière de ce que faisait Anton Corbjin dans les années 90 avec des un peu moins anonymes (Tom Waits, Iggy Pop, Nirvana... ) Travels est donc un disque indispensable par bien des aspects.
Travels
Defeater
LP : Travels
Label : Bridge Nine Records
Date de sortie : 2008
LP : Travels
Label : Bridge Nine Records
bridge9.com: Site du label (352 hits) bridge9: MySpace (324 hits)
Date de sortie : 2008
Blessed burden
Everything went quiet
Nameless streets
Forgive forgetter
The city by dawn
Prophet in plain clothes
Carrying weight
Moon shine
The blues
Debts
Cowardice
Everything went quiet
Nameless streets
Forgive forgetter
The city by dawn
Prophet in plain clothes
Carrying weight
Moon shine
The blues
Debts
Cowardice
Note : les commentaires appartiennent à ceux qui les ont postés. Nous n'en sommes pas responsables.
Re: Defeater - Travels
Terrier : DTC
--
http://theaurelio.blogspot.com/