dEFDUMp : this is Forevermore On avait un peu perdu de vue les dEFDUMp, un EP Makeshift polaris sorti confidentiellement en 2005, un show monstre au Hellfest 2007, mais avec le double album This is forevermore sorti en 2007, dEFDUMp revient en force avec pertes et fracas.
Un premier CD intense et chaotique, 5 titres courts et concis, découpés eux-mêmes en sous-parties, The Mars Volta version hardcore, An Albatross sans l'arrogance et en version cohérente, après un intense "Baya California", le virulent et destructeur "You make me say things I don't want to say" virevolte dans les airs, syncopes à tout va, assemblage électrique de riffs insaisissables, dEFDUMp atterri en rase campagne et évite les sentiers battus. This is forevermore demande à être dompté, une écoute savante des deux disques en alternance, en séquence complexe ou en échange naïf, dEFDUMp brouille les pistes et distribue les cartes, mélange les genres, hardcore, rock, punk, mélange les ambiances, calme avec "Ce don de se sentir seul" ou dense et furieux avec "La beauté du geste", mélange des langues aussi, français, anglais et allemand. "Every street you walk" apparaît discrètement, hypnotique, organique, cyclique, tout simplement magique. "Stealing kisses" surgit avec ces petits accords diminués, violence harmonique, désaccords sautillants. "La beauté du gest" / "Ce don de se sentir seul" resplendit de lyrisme, avec un chant clair et exploité à la perfection -anyway-, une basse qui utilise un chorus, le mélange est magique et fait mouche.
Le second CD se fait quant à lui plus homogène, plus factorisé, un hallucinant "The perfect moment" qui démarre sur un riff à la limite du mathcore, un coup à faire évanouir certains tympans non-réceptifs, dEFDUMp ne ménage pas ses efforts avec un riff à faire perdre l'équilibre, basse en glissando, guitare en trémolo et une batterie pour lier les deux, pour exploser sur un point d'orgue -This is forevermore-, un titre qui part sur la pointe des pieds avec une guitare acoustique, une atmosphère appaisée, chant plus vibrant et introverti. "There is nothing left to lose", "Esse (the prostitution of our soul)" tout s'enchaîne très vite, riffs millimétrés, chant toujours ré-attaquant, basse claquante, guitare incisive, les deux jouant de malice pour placer une sucrerie entre deux beats, deux riffs, le titre se fait plus punk, plus rebondissant, plus rythmé. "Mythen sollten Mythen bleiben" et sa mélopée anglo-allemande berce entre deux coups de sang.
This is forevermore mérite à plus d'un titre que l'on s'y attarde, le décortique et l'apprécie avec l'attention qu'il mérite.