Le Dead Projet - Keep on living Le premier album était une sacré découverte et c'était peu dire qu'on attendait Le Dead Projet au tournant. Ce groupe avait en effet développé une identité et un savoir-faire assez hors du commun et des sentiers (archi)re-battus du hardcore. Mais, car il y a un mais... Il y a eu du mouvements et pas n'importe lesquels, puisque le groupe a changé de batteur et c'est désormais Ben, le bassiste qui s'occupe du chant... Pas anodin comme intempéries surtout quant l'ancien chanteur donnait une sacré contribution à la personnalité du groupe via des textes en français et un chant hurlé très inspiré. Mais on va pas te faire frémir plus longtemps, cher lecteur, ces transferts n'ont nullement stoppé la marge de progression énorme du groupe. Car Keep on living, c'est une putain de claque.
Dès "Rotten words" et "Built to spill", Keep on living flirte avec la virulence d'un Will Haven ou d'un Knut et propulse le groupe bien loin dans la galaxie hardcore chaotique. Exit le chant en français du premier album, welcome un chant en anglais puissant, racé, varié et jouissif. Excellente nouvelle. L'autre bonne nouvelle, c'est que ces types sont toujours particulièrement doués pour écrire des petites baffes émotionnelles par palettes et Keep on living offre un exutoire parfait durant 10 titres. De "Rotten words" au "Keep on living" éponyme, ça assure un maximum et l'écoute se révèle être aussi prenante que possible. D'autant que le groupe n'a pas renoncé à ses velléités mélodiques ("The beast", "The beauty", "Close to death") même si le ton s'est sensiblement durci et les retours de flamme se font encore variés et saignants (assez fabuleux "In and out").
Le Dead Projet confirme son énorme potentiel en livrant un second album toujours aussi personnel, encore plus abouti et ravageur en terme d'impacts sonores. Keep on living a été édité à 300 exemplaires en vinyle rouge, dévalisez-les, qu'ils aient plein de sous pour tourner et produire un nouveau disque qui me fera hurler de plaisir. Sinon, moi j'arrête les chroniques, je me rase la barbe et je vais vendre des téléphones portables.