Dead Mountain Mouth

Biographie > Le vieux fantôme sur la montagne...

Initié en 2007 par Lundi Galilao comme un projet solo parallèle à son groupe "principal" A Very Old Ghost Behind the Farm, Dead Mountain Mouth est conçu par son auteur comme une entité destinée à proposer une musique introspective et hypnotique, libre de toute contrainte de style ou d'exécution live. Entre 2007 et 2008, LG compose et met en boîte un premier album intitulé Unveil qui sort en autoproduction et lui permet de voir plus loin pour la suite. Laquelle prend la forme de Loka et sort à l'été 2011 via le label underground américain The Dread Lair.

Dead Mountain Mouth / Chronique LP > Phtos

Dead Mountain Mouth - Phtos Dead Mountain Mouth, le projet solo de Lundi Galilao (A Very Old Ghost Behind the Farm), s'était révélé avec Loka puis avait continué sa route sans s'occuper de nous avec Crystalline (2012) et Viae (2014), le revoilà dans nos oreilles avec Phtos, un album qui sent bon le soufre et où le toulousain varie les plaisirs (dans la musique, en plus de s'occuper de la bonne prod' et de l'artwork). Depuis la ballade saturée avec un chant presque clair jusqu'aux assauts death métalliques les plus obscurs, on passe d'une ambiance à l'autre tout en simplicité et sans que l'ensemble n'en ... souffre. Si sur la première partie du disque, il est évident que les morceaux n'aient pas la même teinte, sur la deuxième, qui consiste en une seule épique piste de vingt minutes ("The waste land"), la progression et les enchaînements sont inspirés conférant à Phtos une vraie puissance narrative (j'aurais aimé pouvoir trouver les paroles quelque part dans le digipak...). Avant ce dénouement magistral, on aura profité du jeu sur les chants ("Born from the tides"), de la chaleur instrumentale ("A call", le sermon post rock "Sermo in monte"), de riffs tournoyants appuyés par une rythmique puissante ("Burst", "Axis mundi") et d'un tas d'autres trucs concoctés par le fertile esprit de Dead Mountain Mouth.

Dead Mountain Mouth / Chronique LP > Loka

Dead Mountain Mouth - Loka Dead Mountain Mouth, tout est déjà à peu prêt dans le titre du projet qui avec ce Loka propose une musique oscillant entre stoner/sludge de l'enfer, doom metal progressif et indus aux relents black metal discrètement omniprésents. Underground dans l'âme, LG, architecte et maître d'oeuvre du projet livre ici un album qui se libère radicalement de toute notion de style trop étriquée, s'inspire de textes sacrés traitant du concept de la réincarnation en les emmenant dans des sphères musicales pour le moins extrèmes. Un chant animal aux vociférations sorties tout droits des tréfonds du royaume d'Hadès, une densité sonore palpable, un magma musical particulièrement prégnant, Loka consiste en une collection de titres lestés de riffs pesants et abrasifs, une oeuvre organique à la maîtrise rare et jusque-boutiste qui exorcise les obsessions de son auteur.

Un "Into the solar light" particulièrement intense afin de mettre l'album sur la voie de quelque chose de définitivement pas commun et un "For birth is certain" pour l'enfoncer dans les recoins les plus noirs et hardcore de l'âme humaine, Dead Mountain Mouth frappe fort et place ses pions sur l'échiquier avant de lancer les grandes manoeuvres. A savoir une trilogie de titres composée de : "The gate of pain - Sheol" / "The gate of shame - Altered States" / "The gate of Unug - Man of battle", qui constitue le premier coeur de l'album, une suite de morceaux qui exacerbe les émotions qu'elle procure en même temps qu'elle permet au projet de repousser ses limites artistiques. Plus progressif dans ses constructions et tortueux dans son cheminement musical, plus black metal aussi, comme pour noircir un peu plus ses teintes stoner/sludge aux discrètes textures indus qui pourtant lui confère un aspect "déshumanisé", DMM devient inexorablement obsédant.

Quelques instants en apesanteur dans un univers multi-dimensionnel où les frontières du temps et de l'espace sont abolies ("Moksha") et voici que Dead Mountain Mouth inaugure une deuxième "trilogie" de titres : "Come back and complete" / "Come back and bring light" et "Come back and destroy", portée cette fois par un desespoir latent qui colle aux tympans. Une colère sourde qui vient s'abandonner dans des torrents doom/sludge/stoner/black progressifs et se retrouve exacerbée par les lames de fonds qui viennent bruyamment s'écraser contre les récifs métalliques d'"Oblivion". Hard.