Danishmendt - Un passé aride A l'image de sa pochette, la nouvelle cuvée (d'acide métallique) signée Danishmendt est un flashblack glaçant nous emmenant lentement vers la lumière... la même lumière qui au fil des huit pièces composant cet album, n'a de cesse de se refuser à nous, semblant malgré une progression douloureuse de notre part toujours demeurer à la même distance. Frustrant alors même que derrière nous, le groupe fait planer une menace insidieuse et rampante, à travers des compositions qui prennent la forme d'un diabolique distillat de post-noise-hardcore-black metal underground à ranger aux côtés des Overmars et autres Year of No Light.
Lancinant et invasif ("La source"), se mouvant dans une atmosphère à la fois glauque et industrielle, un univers offrant à l'auditeur le sombre privilège d'abandonner ici ses derniers résidus d'humanité, la musique de Danishmendt s'enfonce dans des abîmes, oppressantes et presque hermétiques (un excellent "Lumpen heros", un "Chutes" moins abouti que ces deux prédécesseurs). A ce jeu, le groupe se distingue de la masse et rend grâce à une production hexagonale qui commence à régulièrement atteindre un bon niveau malgré parfois un léger manque de souffle, de puissance qui aurait conféré à un disque comme celui-ci un côté épique, dantesque et apocalyptique.
En l'état, le postcore-noise noir doomy et très cru façon Rorcal des Danishmendt, s'il se révèle à la fois sauvage et sans concession, apparaît par contre un peu trop monobloc et manquant sur deux ou trois titres de ce petit "truc" qui fait les grands albums (on pense notamment à "Une houle d'un siècle" ou à "Refuge") quand à l'inverse, l'intense "Revelations" et le glaçant "Das Boot" font de sacrés ravages parmi les neurones. Parce qu'en l'état, Un passé aride, s'il n'est pas le monstre tentaculaire dark/doom/postcore/black (c'est bon on n'as rien oublié ?) que l'on espérait n'en demeure pas moins un album dont la violence sous-durale promet quelques plaisirs masochistes aux nombreux inconditionnels du genre.