Cult of Occult Tout est dans le titre. Parfois faut admettre que certains groupes ont le chic pour quand même bien annoncer la "couleur". Là, c'est noir, ça aurait pu être gris ombragé, voire blanc cafardeux mais non, c'est noir... et pas qu'un peu. Cult of Occult puisque c'est de ce groupe dont il s'agit, livre ici un premier effort discographique composé de cinq titres prenant leurs aises sur quelques quarante minutes et des poussières d'une musique sépulcrale et atrabilaire, noire comme l'abîme on l'a dit et baignant dans un mélange doom pentaculaire et de sludge "six-cent soixante six-tard" aux relents black metal caverneux. Vous l'aurez compris, on ne va pas trop se débrider les zygomatiques.

Et si "Blurry and muzzy" sonne surtout doomcore aux riffs stoner/sludge/metal ardents alors que le préposé au micro vomit sa haine viscérale à l'encontre de tout ce qui semble englober le genre humain, c'est surtout le bien nommé "I hate you" qui, au delà de la notion-même de nihilisme forcené qu'il véhicule, se fait l'écho d'un groupe selon toutes vraisemblances ici, possédé par le malin. Monter le son peut alors nous faire perdre toute conscience et nous laisser envahir par les tourments et tentations d'une musique que l'on qualifiera aisément de démoniaque. Parce qu'en l'espace de deux pistes, les quatre prêtres doomsters du Cult of Occult ont su développer un art particulièrement affiné de la mise à mort auditive, sentencieuse et extrême de part son radicalisme assumé.

Une petite accélération par ci, un ralentissement mesuré par là et quelques poussées de fièvre qui envahissent les dernières poches de lucidité de notre psyché. "Walking in the desert" abat à son tour la carte d'un stoner/doom obsédant à la fougue acrimonieuse et s'essaie à un exercice de démolition sensoriel, usant à loisir d'un riffing qui nous arrive dessus par tonneaux entiers. Une manière bien à eux d'exprimer leur amour pour les escapades incantatoires à travers le désert, à l'image de ce qu'ils font quelques instants plus tard avec leur "Perfect love", les membres du Cult of Occult se livrent ainsi à un office doom rituel qui n'est pas sans laisser penser à ce que pourrait être l'offrande doom sacrificielle d'un Sunn O))) dans l'antre des dévots de Satan que sont les The Wounded Kings (l'éponyme et sans concession morceau final de l'album).

Extrême.