Né pendant le confinement, Crypta a tout d'un super groupe même s'il ne faut surtout pas leur dire. Les filles de Crypta se sont pas pour faire de la figuration et leur pedigree individuel fait des étincelles de manière collective. Entretien avec Luana Dametto derrière la batterie de ce groupe qui est prêt à conquérir le monde du métal.
Tout d'abord, comment va le groupe dans le contexte actuel et comment le groupe a-t-il fait face à la pandémie ?
De mon côté, j'ai beaucoup travaillé sur des éléments pour les futures chansons de Crypta, en jouant les chansons à la maison pour toujours garder mon endurance pour être prête dès que nous devrons repartir en tournée... Et en plus de jouer, j'ai travaillé sur la boutique en ligne du groupe et d'autres plans qui concernent les mois à venir. Nous nous sommes répartis les tâches entre nous pendant la pandémie pour que chacune d'entre nous ait une mission spécifique pour le groupe, donc nous sommes toutes occupées d'une manière ou d'une autre.
Vous définiriez-vous comme un "super groupe" ?
Je nous définirais comme un groupe normal, formé par un groupe de personnes qui partagent le même intérêt pour le style de musique que nous aimons. En étant un groupe composé de filles, nous attirons plus l'attention, car la majorité des groupes sont formés uniquement de garçons, mais je ne dirais pas que nous sommes spéciales en ce sens.
Comment vous êtes-vous rencontrées et comment avez-vous décidé de jouer ensemble ?
Au début, il n'y avait que Fernanda et moi, puis nous avons su que nous devions trouver une guitariste pour démarrer le projet et nous avons immédiatement pensé à Sonia Anubis, nous l'avions rencontrée lors d'un concert que nous avions donné avec son précédent groupe, Burning Witches, et nous la connaissions également via les échanges online via nos différents réseaux sociaux. Après cela, nous avions toujours besoin de trouver notre deuxième guitariste, et pendant que nous cherchions, Tainá elle-même a envoyé un message nous disant qu'elle souhaitait continuer à jouer et voulait rejoindre un groupe, donc nous lui avons simplement demandé des vidéos et elle a été acceptée assez rapidement au sein de Crypta !
Nous nous souvenons d'un de vos posts sur les réseaux sociaux "Né en juin 2019, Crypta est un quatuor de Death Metal brésilien/néerlandais, influencé par les sous-genres old school du style". Tout semble être allé très vite pour vous (label, tour management, etc.) même si vous avez tous déjà quelques réseaux dans l'industrie musicale.
Nous travaillions avec Napalm Records auparavant, lorsque nous jouions pour Nervosa, donc lorsque nous avons commencé ce nouveau projet, le label voulait entendre ce que nous faisions, et ils ont fini par l'aimer et ont décidé de nous soutenir pour la suite, donc, dans ce domaine, tout a été très naturel. Les gens ont été très enthousiastes envers le groupe depuis cette annonce, ce à quoi nous ne nous attendions pas, mais nous n'avons pas à nous plaindre, tout se passe très bien.
Cela amène une question : vous êtes-vous rencontrées physiquement pour répéter pendant la pandémie ?
Nous n'avons répété dans le même local ensemble une seule et unique fois et c'était après avoir enregistré l'album à Sao Paulo, à part cela, nous n'avons malheureusement pas eu les bonnes conditions pour voyager et nous retrouver pour répéter car nous vivons toutes loin les unes des autres. Nous avons des projets pour cette année, donc nous nous retrouverons probablement et aurons du temps pour de nouvelles répétitions.
Deux d'entre vous étaient auparavant dans le même groupe. Vous aviez vraiment besoin d'ouvrir un nouveau chapitre avec Crypta ?
Si nous n'en avions pas besoin, nous ne l'aurions pas fait. Avec notre groupe précédent, nous pouvions vivre de la musique, nous avions un groupe nous étions entourées d'une équipe qui nous soutenait et nous étions très sûres de nous dans l'industrie musicale, donc nous n'aurions pas laissé toute cette sécurité, si nous n'avions pas senti que c'était nécessaire. Crypta est parti de zéro, sans aucun filet, mais nous avons ouvert une nouvelle page sur la même bonne vieille passion de jouer la musique que nous aimons, donc c'était le meilleur choix pour tout le monde.
Quels thèmes vouliez-vous explorer dans l'album et comment l'avez-vous composé malgré la distance ?
Nous avons écrit les chansons et nous nous les sommes échangées par internet, puisque nous vivons toutes loin les uns des autres, nous essayons de faire tout ce que nous pouvons online, par des chats et des envois de pré prod sur des clouds. Les paroles ont été écrites par Fernanda, mais elles sont très diverses, nous avons des paroles sur des sujets qui tournent autour du fantastique et d'autres chansons plus politiques. Je dirais que nos paroles sont aussi diverses que notre son.
Nous sommes certains que vous aviez des concerts prévus dans les prochains mois. Êtes-vous confiantes pour une tournée mondiale bientôt ? La France vous attend.
Nous avons quelques projets pour cette année, et des projets pour l'année prochaine également, mais rien n'est vraiment confirmé, car nous ne savons jamais si la tournée devra être annulée à cause de la pandémie. Nous espérons jouer en Europe l'année prochaine, en commençant par la tournée avec Deicide et Krisun, et nous espérons forcément passer par la France !
Vous avez une esthétique particulière dans votre logo ou vos photos de presse, etc., il semble que les visuels fassent partie de l'atmosphère de votre musique... comment avez-vous choisi la pochette du LP ?
De nos jours, la musique est toujours très attachée à l'aspect visuel, je dirais qu'elle l'a toujours été, mais maintenant que nous avons la technologie et les médias sociaux, il est très important de projeter nos idées à travers les visuels que nous créons. L'album aborde plusieurs thèmes, et nous essayons de les faire vivre à travers le clip, la pochette, les photos et même avec nos propres vêtements. La pochette a été réalisée par Wes Benscoter, nous voulions qu'elle ait l'air old school, peinte à la main avec une ambiance très années 90, pour correspondre aux enregistrements de l'album qui sont plutôt old school dans le sens où nous n'avons pas utilisé de samplers ou trop de post traitement.
Vous sentez vous comme des héritières légitimes de groupes de filles comme les Runaways, Girschool, Vixen... ?
Nous sommes un tout nouveau groupe, donc je ne dirais pas que nous pouvons nous comparer à ces groupes classiques et old school, mais nous sommes certainement un groupe composé de femmes qui essaient de faire en sorte que les groupes féminins soient de plus en plus communs dans le circuit, donc peut-être que dans le futur, ce ne sera plus une particularité de trouver des groupes de métal féminins extrêmes.
Le mot de la fin ?
Merci pour cette interview et pour tous ceux qui l'ont lue. Nous vous retrouvons prochainement sur la route !
Merci Luana et bonne route à Crypta.
Photo : Renan Facciolo
Publié dans le Mag #48