Après un premier essai discographique au format court très remarqué, CROWN (ex-Hollow Corp., ex-Skull) aka le Godflesh français mais pas que (Dirge et Kill the Thrill vont se sentir moins seuls), revient dans le jeu avec un premier album long-format sorti par l'intermédiaire d'une référence : en l'occurrence Candlelight Records (Corrosion of Conformity, Crowbar, Vision of Disorder, Zatokrev...). Là forcément, on attendait du lourd, on allait voir ce qu'on allait voir et après quelques minutes d'une plongée sans filin dans l'univers noir et abyssal d'un groupe qui se plaît à faire contraster sa musique avec la blancheur nacrée et immaculée de son artwork.
Intro extrêmement minimaliste ("Psychokinesy I"). 2 guitares, une voix, des basses-fréquences par pelletée entières : Godflesh vs Neurosis, CROWN, c'est toujours l'homme contre la machine, l'expression d'une douleur indicible fasse au chaos, une montagne émotionnelle qui vient plonger dans l'"Abyss" et des compositions forgées dans les profondeurs d'une Terre ensanglantée ("Blood runs"). Et un format long qui sied parfaitement aux ambitions artistiques d'un duo qui maîtrise son art à la perfection, à l'image d'un "Empress:hierophant" en forme de procession funèbre ou d'un "Serpent and fire", à l'épaisseur sludge que lui dispute l'oppression doom et l'éruption post-hardcore. Toujours enveloppé de ses textures industrielles qui lui donne un côté post-apocalyptique particulièrement prenant, le projet développe sa trame narrative en refusant de se renier comme de se répéter (la seconde leçon de minimalisme forcené de l'album avec "Psychokinesy II") avant de s'ouvrir à la lumière artificielle avec "Telepath".
On navigue alors entre post-rock élégant, new-wave hallucinée doom funéraire et shoegaze industriel lesté d'effets vocaux (étonnants chez CROWN d'ailleurs) et cela permet au groupe de passer de la violence éruptive des premières pistes à quelque chose d'empreint d'une certaine résignation... avant de remettre ses tripes dans les déferlantes post-hardcore sur le poignant "We will crush the open sky". Basses énormes appuyées par des riffs pénétrants, le duo colmarien se veut ultra-massif (l'éponyme "Psychurgy") avant de se lâcher brutalement sur un final en 2 parties avec "Alpha / Omega". Une chevauchée aux confins de la sphère back-metal en ouverture puis une conclusion toute en beauté post-métallique cendrée bercée par une noirceur tellurique.
Classe.
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Le projet rock/ ambient/ industriel le plus abouti de l'ex-Godflesh, Justin Broadrick...
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Crown discographie sélective
lp :
Beyond your beliefs
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The end of all things
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Psychurgy
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The One
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Mag #8
On a fait "light" pour ce 8ème numéro du W-Fenec Magazine parce que ça sentait les vacances et qu'on ne voulait pas trop te charger. Puis bon, le 7èm...
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The one, premier acte discographique, au format court, d'un projet qui porte sobrement son nom et déjà l'impression d'avoir entre les mains quelque chose d'assez peu commun. Une matière sonore palpable et d'une densité inégalable, qui, comme il l'annonce lui-même, visite les abysses sur des tempos lents, des guitares excessivement graves, lourdes et oppressantes. Dans les faits, CROWN, c'est est un mix entre Godflesh et Lento, avec un zeste de Jesu, soit une descente en rappel dans les tréfonds d'un univers doom/sludge/drone/prog/shoegaze metal psychédélique aux textures industrielles affirmées.
Le déluge pour commencer et un "Cosmogasm" qui fait pleuvoir la cendre sur la platine alors que les enfers s'ouvrent sous nos pieds. Le magma sonore commence à bouillir, les geysers de metal extrême à jaillir de toutes parts, la pression monte inexorablement et le duo de libérer enfin la bête. Une hydre sludge aux relents doom/dark échappée des profondeurs de la terre, une mise sous tension maximum et perpétuelle, CROWN immerge littéralement l'auditeur dans un océan de douleurs, une étreinte postcore cataclysmique doublée d'un véritable coït sonore à la brutalité passionnelle. Il aura donc suffit au duo d'un seul et unique titre pour déjà apposer sa marque au fer rouge et en lettres de sang.
Poésie du Chaos, éloge funèbre mais également rêverie apaisée... un temps, l'éponyme "The one" n'en finit pas moins par revenir à ses irrépressibles amour pour la lourdeur et la puissance brute avant que "100 Ashes" ne vienne élever l'EP dans des sphères shoegaze plus éthérées et évanescentes. Une respiration avant de replonger la tête la première dans les abîmes d'un doom/sludge/metal industriel qui n'est pas sans évoquer régulièrement, là encore, l'un des innombrables projets de Justin Broadrick (on ne va pas encore les citer, un article lui a déjà été consacré). Une pesanteur moite qui permet à CROWN d'introduire idéalement l'ultime pièce de sa mécanique musicale avec le très dense et labyrinthique "Orthodox". Un dernier verre avant la guerre et voici que le duo frenchy boucle idéalement la boucle d'un premier EP qui génère de belles attentes pour la suite...