Counterfeit : Don't let me fall asleep again De plus en plus, la musique s'écoute ailleurs que dans son salon les yeux rivés sur sa chaîne hi-fi, le support CD est devenu un accessoire encombrant pour tous ceux qui sont équipés de baladeur mp3, de lecteur mp3, de téléphone mp3, de PC portable... et qui consomme le son pour le son et non plus pour l'objet. Les titres numériques se vendent plutôt bien sur Internet et ne représentent qu'un faible investissement (un bon studio et une bonne prod'), pas de souci de pressage ou de mise dans les bacs, il faut juste une bonne plate-forme de téléchargement et espérer que ses fans aient l'accés à internet. Counterfeit ne nageant pas dans l'oseille et faisant confiance à ses fans (il est si facile de télécharger sans payer) a décidé de mettre son nouvel album Don't let me fall asleep again à disposition sur internet et sur le web uniquement. Via leur site counterfeit-band.com et pour à peine 6,5 euros, tu peux donc télécharger (et transférer où bon te semble) leurs nouveaux titres (3 sur les 11 sont écoutables sur MySpace/counterfeitband). Reste à savoir si ça vaut le coup ou pas ?
Et là, pas de suspens, bien sûr que oui ! Les Lyonnais qui avaient frappé fort avec Between the end and the middle (leur premier album lui aussi désormais dispo en téléchargement payant) remettent ça, leurs multiples talents répondent présents et sont mis en valeur par le travail d'Ivan Herceg (Stereotypical Working Class, Klone, Goo Goo Blown (Le Bonhomme), Leto...) à la prod, Greg Gordon (Slayer, System Of A Down, Helmet, A Hundred Reasons...) au mixage et Doug Henderson (Blonde Redhead, Interpol, The Swans...) au mastering.
Don't let me fall asleep again nous demandent les Counterfeit qui installent un climat de tension dés les premiers accords de "A midnight feast", trop tendu, l'atmosphère se déchire rageusement, l'orage qui menaçait nous tombe dessus, les riffs des guitares zèbrent le ciel, la chant s'alourdit puis tout redevient calme. On retrouve ces trois ambiances (tension, rage, apaisement) avec délice tout au long de l'album, certains morceaux étant dominés par le calme ("le long début de "Aggressive control (part 2)"), d'autres par l'énergie brute ("Renounce the world" !), le tout étant trés homogène, trop diront certains car il est vrai que la bonne recette est souvent utilisée... Il n'en reste pas moins que Counterfeit sait user de ses rythmiques pour donner d'incroyables dynamiques à ses compositions ("Sorted little dreams", "Killing myself to fall"). Trois titres se différencient clairement des autres, deux instrumentaux ("Then and now" et "Tango club") qui sont simplement magiques, et le titre final, sorte de paroxysme musical témoin d'un certain échec car "I fall asleep again"... Le groupe nous sature alors d'émotions et étire ses dernières notes, refusant de retourner dans le monde du sommeil sans s'être battu jusque la dernière seconde.
Tu sais ce qu'il te reste à faire !