converge_you_fail_me.jpg Trois ans. Trois ans d'une attente interminable. Après le choc Jane Doe, sorti en 2001, les Bostoniens de Converge reviennent avec un album que n'importe que fan de hardcore a attendu comme le messie. Je vais rapidement mettre fin au suspense : You fail me est à la hauteur de son prédécesseur. L'artwork et le slogan de l'album, "Living everyday dying everyday", plongent directement l'auditeur dans une ambiance sombre et désespérée.
Disque de l'abandon, de la supplication. "Tu m'as abandonné" semble nous dire cette main de suicidaire sur la pochette de l'album.
Peut être moins "évident" que Jane Doe, You fail me n'en est pas moins un chef d'oeuvre.
La violence semble ici plus retenue, comme par exemple on peut le constater avec des titres comme l'éponyme "You fail me", "The first light". Mais que les fans de Jane Doe se rassurent, la violence est par endroit beaucoup moins contenue et laisse place à des accès de rage et de colère rivalisant sans problème avec les classiques du groupe ("Eagles become vultures", "Black cloud", "Hope street "). On pourrait parler des heures des coins et recoins du disque, cependant il s'agit ici d'une musique qui se vit, qui s'écoute tout simplement.
On ne peut qu'admirer la virtuosité du combo, d'autant qu'elle est toujours au service d'une intégrité artistique sans faille.
Le hardcore de Converge, que les auditeurs les plus superficiels auront vite fait de taxer d'inaudible, de brutal, se construit pourtant toujours autour d'une émotion, si noire soit-elle.