Xtreme horizons Xtreme Horizons, premier esquadron coaché par le nouveau venu Missille Records est censé présenter la nouvelle scène "metal" (au sens large) hexagonal. Rock/emo mécheux post-pubère, metalcore viril, deathcore tâcheron, screamo burné ou metal/(post)hardcore qui fracasse, il y a un peu de tout sur le terrain. Mieux que la "nouvelle scène rock français" (en même temps ce n'était pas dur), l'objet méritait forcément que l'on s'y attarde quelques instants. Revue d'effectif d'un onze hexagonal plutôt prometteur, au moins sur le papier.
Dans les cages (à miel), Betraying the Martyrs et son "Out of Egypt" démontre en-core une fois (qui en doutait ?) que ce groupe est une arnaque deathcore frenchy de plus à ajouter à la déjà trop longue liste du genre (pas de nom svp), une vraie passoire métallique si jamais l'adversaire mise tout sur les frappes de loin. Dégueulasse. Heureusement, en cas d'attaque/défense, Missille Records a prévu le coup et s'est décidé à sortir les barbelés histoire de blinder quand même derrière. Aux postes de latéraux chargés le cas échéant de monter en soutien des ailiers, Admiral's Arms fait le métier à droite : besogneux et sans retenue lorsqu'il s'agit d'aller au turbin. Un sens du sacrifice qui fait mâle mis au service d'une qualité technique plutôt redoutable. Son pendant à gauche est une surprise : Post-Offense qui avec la cover carnassière du "Stronger" d'un certains Kanye West (si si ils ont osé), n'y va pas avec le frein à main. Tacle à la carotide et coup de coup de coude dans la face si ça ne suffit pas. Fantasque, fun, puissant et efficace. En charnière centrale, on a droit à la paire Doyle/From Dying Skies. Le premier (plutôt élégant dans un registre post-HxC net et sans bavure), véritable tour de contrôle, repousse méthodiquement les assauts en dégageant une sérénité des plus impressionnantes à son niveau, le second encore un peu tendre ne peut s'empêcher de relâcher la pression... erreur de jeunesse coupable à ce niveau de la compétition, même si sa performance n'ébrèche pas trop un back four plutôt solide au demeurant. Surtout qu'en N°6 ("I'm not a number, I'm a free man") From Heaven We Fall mouille le maillot et joue les cerbères devant la défense pendant que son acolyte N°10 chargé de mener le jeu, l'excellent For Buried Hopes, se la raconte façon garçon boucher et découpe joyeusement découpe tout ce qui passe dans son rayon d'action. Un créateur qui écrase des chevilles c'est pas commun. Complémentarité exemplaire quand même. Surtout que si la compile Xtreme Horizons a solidifié son entre-jeu, c'est pour libérer les ailiers et leur permettre de jouer la percussion à tout va. Tâche dont Coldsight et Show me the Glorious Death s'acquittent plutôt honorablement malgré une certaine propension à en faire trop dans le gimmick metalleux "evil" à défaut d'une réelle efficacité. Résultat : ça en fait beaucoup pour pas grand chose. Dommage. Pour scorer, on s'en remet donc au duo composé de Black Curtains (béton en 9 et demi) et Tribes (brouillon en pointe), le premier distribue les passes dans la profondeur en trouvant les intervalles parfaits, le second, se charge de la pousser à fond... Et même s'il vendange un peu, le duo parvient quand même à trouver le cadre suffisamment souvent pour emporter la mise.
Sur le banc, pas grand chose à redire, pour une première, la stratégie adopté par Missille Records est des plus intelligentes, surtout au vu de son concept, franchement casse-gueule. Parce que la hype c'est bien, mais la qualité c'est mieux. Là avec ses armes et un coaching intelligent, un système tactique rugueux basé sur la puissance sonore, Xtreme Horizons livre une performance très honorable au sein de laquelle émerge quelques futurs talents en devenir.

A suivre de près : Doyle, From Heaven We Fall, Black Curtains, For Buried Hopes...