Do it yourself and fuck everybody else #1 soit vingt-deux groupes pour vingt-deux titres et quelques soixante quinze minutes de (très) gros son à enfourner dans les enceintes, le tout servi dans un digipack sérigraphié, numéroté à la main et disponible à une centaine d'exemplaires... Voilà pour les chiffres essentiels et la présentation de l'objet (sic...). Produite par FUX Records, aka For U& X Records, cette "DIY compilation" (qui est de fait la première sortie de la structure Belge, à la base distro mais parallèlement spécialisée dans le booking) impose autant par son contenant que par son contenu. Car au rayon casting, ça ne peut laisser de marbre, jugez plutôt : Celeste, General Lee, Hiro, Horrorshow Destruction, Revok, SchoolBusDriver, Vuur et quelques autres... inutile de se prendre la tête, sur le papier, c'est du solide. Dans les faits, c'est tout aussi béton. A propos de tête, cette compile nous la met dans un véritable étau metal (post)hardcore (mais pas que...) et donne dans le corrosif, le brutal qui fait mal et qui met tout le monde d'accord.
Au rayon confirmation, rien de bien imprévisible et pour le coup, c'est tant mieux (au moins, impossible d'être décu...), les gens de For U& X Records ont bétonné leur tracklist avec notamment l'excellentissime "Ambulatory self" des Revok, extrait de l'album Bad books and empty pasts paru il y a deux ans via Rejuvenation Records, ou l'acerbe "Hymne à la loi" que Brume Retina semble avoir trempé dans l'acide en le faisant figurer sur un split avec Hiro en 2007. Hiro justement que l'on retrouve sur "Refoulés" pour une séance de matraquage hardcore métallique au tempo punkoïde et à la force de frappe fulgurante (le morceau figure sur le split partagé avec Amalthea et sorti chez Impure Muzik en 2008). Toujours au rayon des valeurs sûres de Do it yourself and fuck everybody else #1, on a droit à du très coriace avec le vénéneux et écorché vif "Hope is destruction" de Draft (vu sur l'album Slow motion suicide), le fulgurant "On and on" made by Horrorshow Destruction, modèle de brulôt punk garae hardcore'n roll aussi bref qu'incisif (un minute et six petites secondes), quand Celeste que l'on ne présente plus maintenant, assomme la concurrence avec son toujours délicat (sic...) "Tu regardes trop fort, tu penses trop fort, tu parles trop fort, extrait de Nihiliste(s). Sauvage, bestial et absolument sans une once de douceur... Enfin, les chtimis nerveux de Das Model alignent leur cocktail noise-punk ("Perfect stag's bell") sur la déflagration postcore de General Lee et son "Drifting" majestueux tout droit sorti d'un Hannibal ad portas non moins impressionnant. Implacable...
Niveau découverte(s), les italiens d'A Flower Kollapsed frappent fort et précis derrière la nuque avec "Buio", ou 2'21'' d'un foudroyant alliage math-noise/doom hardcore sursaturé et complètement déconstruit. Les Kofeee et leur psyché-rock cosmique très électrique se révèlent aussi inspirés que DIY, en accord avec le concept de cette compile, et leur "Perfect man" laisse augurer de belles choses du côté de ce groupe tout droit débarqué de Tournai (Belgique). On poursuit notre tour d'Europe avec les Suisses de Dying in Motion qui, avec "Das Glück, mein fiend", délivrent un rock qui tient en trois lettres : rugueux, screamo et hardcore. Tout un programme que les zürichois mettent en pratique dans les règles de l'art ; puis, on s'offre un petit détour par la Macédoine et FPO, combo punk-rock énervé mais pas franchement original. Juste une curiosité en sommes (on n'avait jamais encore parlé d'un groupe macédonien dans ses pages, c'était le moment idéal). On se remet dans les starting-blocks et on ressort rapidement tout secoué de l'épreuve de force qu'entame As We Bleed avec notre cortex cérébral, retourné dans tous les sens sous les coups de boutoir d'un "The slowmotion enurotic apocalypse" sauvage et dévastateur que le groupe présente en avant-première. Le morceau est l'un des inédits de cette compile et brille par son potentiel de destruction hardcore "in your face". Autres groupes à proposer du neuf, Adolina fait fort, très fort même avec un "Fear God" torturé à souhait qui envoie du petit bois dans les enceintes, ou Loathus et le hardcore brut délié de "This is a product of your own hypocrisy" qui défonce tout sur son passage. Enfin, une fois passée la petite déception de Schoolbus Driver, "Happy few" (extrait d'un split paru en 2007) est la petite note de nostalgie hardcore punk de cette compile puisque le morceau est signé Vuur, groupe culte de la scène belge underground, qui a splitté au mois de juin 2008. Un dernier tour de piste en forme d'épitaphe et surtout une compile qui force le respect...
Les musts : As We Bleed, General Lee, Hiro, Loathus, Revok, Vuur...
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