DVD roadrage 2005 RoadRunner a 25 ans mais n'a pas attendu son quart de sicèle pour sortir des compils DVD réunissant les clips de ses artistes signés ou en licence. Cette année, le menu du RoadRage 2005 est tout de même boosté par rapport aux années précédentes avec pas moins de 31 plages ! Et pour le coup, je vais m'intéresser essentiellement à l'aspect visuel, laissant de côté mes oreilles pour ne traiter que de ce que veulent transmettre comme images ces groupes...

Première constation : tous les combos se montrent en train de jouer ! Comme si le clip vidéo ne servait qu'à mettre une identité sur la tronche des gars qui balancent la sauce dans nos enceintes... Ils veulent être reconnus dans la rue ? Deuxième constation : la plupart ont du pognon à claquer dans leurs clips : les images, le cadrage et la photo sont soignées... Dommage que tout cela ne soit pas mis au service des idées du groupe... Et oui, avec une demi idée, ils tiennent 3 minutes 30... De quoi avoir le temps de bien s'ennuyer si on n'est pas trop amateur de leur zic... Là où certains font de leurs clips une véritable vitrine de leurs talents à tous les niveaux (Tool, Aphex Twin, Radiohead, Marilyn Manson, Foo Fighters, Rammstein...), là, on a une débauche de non créativité... Je ne vais pas faire d'analyse exhaustive mais s'il fallait choisir le meilleur clip, on serait bien embété tant aucun ne sort du lot... Il serait à prendre parmi les deux proposé par Slipknot : "Before I forget" (où comment jouer sur/sans les masques) ou "Vermilion" (joli travail), le "The end of heartache" de Killswitch Engage qui s'amuse bien avec les effets spéciaux... Ou peut-être encore les "Days turn blue to gray" de Machine Head et "The beloved & the hatred" de Caliban au mixage bien ficelé entre groupe et historiette. La palme de l'humour (bien absent... ) revient sans conteste à 36 Crazyfists avec "Bloodwork" car 3 Inches Of Blood (avec "Deadly sinners") qui est aussi drôle à regarder qu'à écouter est bien entendu hors concours...

Au rayon ils ont presque réussi mais l'intention ne suffit pas : Fear Factory avec "Bite the hand that bleeds" a utilisé et détourné les images de Saw en mettant parfois le groupe à la place des protagonistes mais le gros écart dans la photo, des incrustations malheureuses et un montage assez bancal font que ce n'est pas super réussi... "I walked with a zombie" de Wednesday 13 partait d'un bon sentiment également : utiliser l'imagerie des vieux films d'horreur, mais ne pouvant s'empêcher de montrer leurs tronches en travers du plateau, le groupe sort du trip "montage de bouts de vieux films" qui aurait pu être très sympa. Enfin à noter que Blood has been shed avait un scénario, ultra bateau ms un scenar quand même... Avant de passer aux gros ratés, sache que tu trouveras aussi 2 live sur le DVD : Soulfly avec ce qu'il fait de moins pire : des reprises de Sepultura et donc un énorme "Roots bloody roots", mais aussi Chimaira dont le "Cleansation" a un exellent son. Walls Of Jericho rate le coche avec son faux live "There's no I in f***k you" dont les images ne sont pas toujours synchros... Que dire de Trivium si ce n'est "merci" à RoadRunner de nous avoir épargné leur deuxième clip (initialement prévu sur le DVD)... Par contre on sait quoi dire à Still Remains : désolé les gars, "jouer dans des ruines, des tonnes de groupes l'ont déjà fait", à The Agony Scene : "les chemises noires ne sont pas trés à la mode", à Illdisposed : "le grain donne certes de la qualité à l'image mais en abuser fait mal aux yeux", à Betzefer : "quand vous n'avez rien à montrer, ça ne sert à rien de splitter l'écran".

Et pour clore ce funeste chapitre, je vais m'attarder sur deux cas à commencer par le "Nymphetamine" de Cradle Of Filth, aprés avoir joué dans le registre de l'érotico-gore, aprés avoir voulu faire peur (et fait surtout rire), la bande de Dani a (re)pris un virage et profite d'une jolie fille (en l'occurence Liv Kristine qui s'illustre dans Leave's Eyes aprés avoir fait le bonheur de Theatre Of Tragedy) pour charmer les fans d'Evanescence et les vampires, et finalement ce registre si éloigné de leurs débuts ne leur va pas si mal ... à condition de ne les pas avoir connu au berceau... Autre cas, celui de Devildriver qui réussit à planter ses 2 opportunités de se bâtir une image : "Nothing's wrong" compile au moins 47 plans de cam' dans un garage minuscule, le clip n'a aucun intérêt mais ça passe encore à côté de "Hold back the day" qui est une véritable torture visuelle, enfin, on sait ce qu'est devenu l'ancien préposé aux effets spéciaux de Star Trek !
Et dire qu'il y a des centaines de jeunes réalisateurs qui remuent ciel et terre pour avoir la moitié d'un tel budget pour réaliser un court-métrage... pour lequel ils vont bien souvent galérer à trouver de la musique pas trop chère en droits d'utilisation !