Comity - The journey is over now The journey is over now : fini de rigoler et de lambiner en regardant si l'herbe des pelouses post-blackened hardcore sludge est plus verte ailleurs, Comity revient aux affaires, deux ans après l'excellentissime EP You left us here et cinq après l'album As everything is a tragedy. Un nouvel album segmenté en quatre chapitres et autant de manifestations démentes de haine féroce et de catharsis math-core/black/progressif de l'enfer. Le Comity nouveau suinte cette violence crue, abrupte et épidermique à laquelle le groupe nous a habitué depuis ses débuts. Sauf que l'on a beau être entraîné à un tel traitement de choc... ça fait toujours bien mal.

Quelque part dans des territoires particulièrement inhospitaliers, des terres hostiles voisines de celles de Celeste ou Overmars pour prendre en exemple les formations hexagonales les plus misanthropes, le quintet francilien se lance ici dans un road-movie de l'extrême, particulièrement éprouvant et parsemés de sillons hardcore tortueux. La première partie est une lame de fond qui carbonise les enceintes en même temps qu'elle affiche sa complexité toujours aussi insaisissable. Malsaine et douloureuse, changeante dans ses variations de rythme comme ses atmosphères, qui vont de l'oppression caractérisée mais avec quelques brefs instant d'un répit relatif au véritable chaos mathcore/black/post-machin innommable. La seconde elle prendra moins de gants pour envoyer le gros bois.

Une décharge de nihilisme aussi viscéral que forcené, les Comity compressent les tympans à l'extrême et expulse des geysers de sang de ses entrailles. Impitoyable, le groupe fait parler sa technique hors-norme pour littéralement cannibaliser les amplis et mettre tout ce qu'il dans ses tripes pour méchamment nous kärcheriser les conduits auditifs. Terrassant... d'autant plus que derrière, on ne va pas trop tarder à en reprendre pour quelques 22 minutes (oui 22!) d'une monumentale démonstration de force. Mais avant la troisième partie se plait à brouiller les pistes, jouant avec les drones et les fulgurances acoustiques pour démontrer que le groupe sait aussi faire autre chose que démembrer des tympans en leur faisant subir d'intenses séances de trépanations métalliques en usant de sa technicité particulièrement pointue. Laquelle technique que l'on retrouve donc sur l'ultime pièce (et accessoirement climax) de l'album. Un dernier shoot en intra-véneuse de ce cocktail mathcore/black/grind toujours aussi acerbe, haineux et passionné jusqu'à en franchir les limites de la déraison...

NB : en plus d'être violent, complexe et sans concession, donc de nécessiter d'innombrables écoutes attentives afin d'en saisir le quart des subtilités, l'album s'écoute ET se télécharge ci-dessous (mais tu peux aussi l'acheter dans un très beau format LP+CD hein...)