Si le registre de prédilection de Colossus Fall est un Hard Sludge Core massif et puissant, pour ce premier album (attendu depuis la sortie de Sempervirens en 2012) le groupe s'est permis quelques écarts avec par exemple un titre introductif ultra complexe ("Rise of adrenaline"), une descente de manche mathématique ("The errorist" qui te permet aussi de tester la qualité de tes baffles quant tu attaques les basses les plus basses), un rock furieux ("Disgusting secrets") et même un défouloir exutoire fourre-tout ("Kabuki"). Si les rythmes sont très variés et le son très travaillé (c'est toujours le cas quand Serge Morattel traîne dans le coin), le chant éraillé ultra monotone plombe un peu l'enthousiasme et les élans musicaux. Sur certains passages, rendre une copie instrumentale leur aurait permis de marquer plus de points, enfin, si j'étais seul juge... Si je fais abstraction de cela, Colossus Fall complète assez bien la collection de groupes suisses œuvrant sur une base métal, ici en injectant une grosse dose de rock et de folie instrumentale.
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Liens pour Colossus Fall
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Colossus Fall discographie sélective
Liens Internet
- Music Productive : Association pour la promotion des artistes belges.
- Les acteurs de l'ombre : webzine éclectique sur le métal
- Glaz'Art : site officiel
Métal > Colossus Fall
Colossus Fall / Chronique LP > Hidden into details
Colossus Fall / Chronique Split > Colossus Fall | Gacys Threads
Colossus Fall est de ces groupes suisses dont on attend avec impatience le premier méfait long-format, surtout après son excellent EP Sempervirens. En même temps, ils sont donc suisses on l'a dit, font du hard de qualité supérieure (normal), donc forcément. il y a des évidences comme ça qui ne se démentent jamais. Mais dans l'immédiat, histoire de faire patienter leur auditoire et de ne pas perdre la main, les helvètes se sont offerts une bruyante récréation en compagnie de camarades de tournée (on parle ici de live et non de barathon.. quoique) qu'ils sont allés chercher jusqu'en Irlande : les Gacys Threads. Lesquels ouvrent par ailleurs ce split réunissant les deux formations le temps de deux morceaux chacune, par un "Plague wielder" qui envoie méchamment la sauce.
Les Irishs développent ici un hardcore chaotique aussi frondeur qu'épileptique. S'amusant à dévoyer joyeusement les codes du genre pour les assaisonner à leur sauce : en a-moshant les enceintes sur des plans instrumentaux d'une solidité à toute épreuve, en distillant un riffing qui tronçonne à tout va et en laissant leur vocaliste s'époumoner jusqu'à l'aphonie chronique (l'imparable "Salvation"). On pourrait se dire qu'il n'y a rien de neuf à l'horizon, sauf que le parfait équilibre créatif obtenu ici par le groupe est exactement ce qu'il fallait dans cet exercice qu'est la production d'un split (vinyl 7" en l'occurrence). Un cocktail forcément alcoolisé mais néanmoins surpuissant qui appelle à une réponse de leurs alter-egos continentaux, toujours aussi prompts à dégainer leur arsenal lors d'un "Bullseyes" qui convoque sur un même titre, HxC-metal, noisecore sauvage et sludge des familles. Le résultat se révèle plutôt cinglant, lesté de plomb et baignant dans une atmosphère aussi lourde et sauvagement rock'n'roll. Logique.
Une dernière rafale de décibels venant déchirer les enceintes ("Never forget") et voici que les Suisses de Colossus Fall concluent les ébats comme on les attendait. Une découverte (Gacys Threads) + une confirmation, un bien joli coup réalisé par le label Save Your Scene Records, dont ce n'est pas le premier fait d'armes en matière de splits puisqu'il était déjà derrière la collaboration 10" réunissant Coilguns et NVRVD il n'y a pas si longtemps.
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Colossus Fall / Chronique EP > Sempervirens
Encore des suisses oui et dans une veine toujours aussi virile que sévèrement burnée, comme à l'accoutumée : voici Colossus Fall et son cocktail hautement corrosif de hardcore sludge vs stoner metal. Une bonne dose de gras donc, qui s'inscrit dans la droite lignée de ce que les helvètes nous expédient régulièrement dans les écoutilles en matière de Hard crossover (on pense variablement à Camion, Helmut ou Wardhill). Une intro + 5 titres : le résultat a pour nom Sempervirens et titille bien gentiment les cages à miel façon Coalesce vs Keelhaul vs Mastodon, toutes proportions gardées bien entendu, mais avec ce qu'il faut pour faire brutalement du bien par où ça passe.
Une petite intro pour faire genre, juste histoire de ne pas agresser l'auditeur d'entrée de jeu sans prévenir au préalable et voici que les suisses mettent en route avec un "Human shiled" qui envoie sévèrement du bois. Riffing tronçonneuse, puissance de feu à l'avenant, hurlements rageurs à tous les étages : Colossus Fall joue dur sur l'homme et ne se cache pas lorsqu'il faut monter au front et mettre les mains dans le cambouis ("Despite"). Le cliché de l'artillerie lourde suisse a beau être éculé, il est ici des plus d'actualité, mais au sens le plus positif du terme, comme lorsque les genevois débaroulent dans les enceintes avec un "Cold night" tout feu tout flamme au départ, puis au tempo plus ralenti par la suite, mais à la lourdeur abrasive constante.
Hard tranchant pour les vrais bonhommes, l'alliage métallique des Colossus Fall balance un groove bien charnu comme quelques structures sludgecore destructurées joliment velues ("Kill the shepherd"), ce avant de sortir la débroussailleuse hargne-core sur l'ultime "Colossus" et ses lignes instrumentales à la finesse satinée d'un mammouth en rut. Un dernier titre bien massif pour clore les ébats tout aussi brutalement qu'ils les ont initiés, les auteurs de Sempervirens livrent ici un premier effort particulièrement solide et d'une efficacité diablement foudroyante. En clair un groupe suisse sur lequel il va falloir compter, encore un...