Janvier 1994, Jes Steineger (guitare), Stacy Hilt (basse) et Jim Redd (batterie) fondent Breach (à ne pas confondre avec le très culte combo hardcore suédois). Quelques mois plus tard, Sean Ingram (chant) rejoint le groupe qui prend alors le patronyme de Coalesce.
Après une première démo pressée en 7'', le groupe enregistre 002 et signe chez la division britannique d'Earache. L'EP est un succès mais la tournée qui suit laisse apparaître de sérieuses tensions au sein du groupe qui se sépare en 1996... pour mieux se reformer quelques mois plus tard sous l'impulsion de Steineger, mais avec un nouveau batteur (James DeWees). Avec ce line-up, le groupe enregistre ce qui est donc le premier album "full-length" de l'histoire de Coalesce : Give them rope (réédité en 2004 sous le titre Give them rope, She said. En 1998, suite a l'enregistrement de l'album Functioning on Impatience, Nathan Ellis remplace Stacy Hilt à la basse et c'est avec ce line-up que les Coalesce mettent en boîte un disque de reprises de Led Zeppelin intitulé There is nothing new under the sun (1999, Hydrahead Industries). Le groupe s'embarque ensuite en tournée avec Neurosis, Nile et Dillinger Escape Plan mais une nouvelle fois, la situation interne devient intenable et pousse le groupe à se séparer, même si celui-ci a entre-temps finalisé l'labum 012 : Revolution in just listening.
Dès lors, Coalesce va passer les années suivantes à se réunir, se séparer, se re-réunir et se re-séparer. En 2005, Sean Ingram annoncera d'ailleurs la fin définitive du groupe, jurant quasiment qu'on ne l'y reprendrait pas... jusqu'en 2007 où le groupe annonce officiellement (alors que plus personne ne s'y attendait vraiment) que Coalesce se reformait. Un 7'' (Salt and passage), un album (Ox), un EP (Ox EP) et de nombreux concerts plus tard, le groupe vient (au moment où sont rédigées ces lignes) de passer 2 années pleines et se trouve en passe de trouver la stabilité... du moins pour le moment.
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Coalesce / Chronique LP > Ox EP
Après Ox, les Coalesce avaient encore faim et comme ils avaient du matériel audio inédit dans les tiroirs, ils ont décidé de le coucher sur un EP. Vint alors le problème du titre. Deux heures de brainstorming intense plus tard, Ox EP est né (pourquoi faire compliqué ?). Voilà ce que l'on appelle une affaire bien troussée. En réalité, ce nouvel effort a été composé dans l'intimité d'une chambre d'hôtel il y a un peu plus d'un an, lorsqu'une tempête de neige frappant Atlanta, bloqua le groupe quelques jours au royaume du Dieu Coca Cola. Mais quoiqu'il en soit, les morceaux composant cet EP ne rompent vraiment avec le contenu de l'album qui l'a précédé. De fait, le groupe a décidé d'assumer pleinement la ressemblance jusqu'à l'élaboration de l'artwork, on ne peut plus simple, de cette nouvelle offrande. Question style, la griffe d'ours hardcore bluesy des Coalesce est toujours omniprésente, prenant d'ailleurs tout son sens sur un titre du (gros) calibre de "The blind eye". Noise destructurée, abrasion HxC et groove implacable chargé en dissonances, le groupe reste fidèle à lui-même mais entrecoupe ses déflagrations sonores de quelques interludes aux ambiances western affirmées ("Joyless in life", "Absent in death"). Les Américains y relâchant la tension le temps de se remettre en place et d'envoyer le bois. Encore et toujours. Car EP ou album long-format, Coalesce ne change pas vraiment et c'est ce qui fait paradoxalement sa plus grande qualité. Savoir que le groupe va nous dégoupiller un "To my ruin" bien sanglant n'a pas de prix sur la scène hardcore actuelle. Surtout quand il parachève son oeuvre en nous servant des breaks bien carton histoire de ne jamais relâcher son emprise, avant de faire étalage de toute sa puissance de feu sur "Through sparrows I rest". C'est un peu redondant certes, mais dieu que c'est bon...
Coalesce / Chronique LP > Ox
14 titres découpés en quelques 99 pistes, non ce n'est pas un album de grind qui pousserait son concept jusqu'à la limite de la déraison mais la version promo "made by Relapse" du nouvel album de Coalesce. Si on peut comprendre ce qui pousse le label à aller vers cette démarche, afin d'empêcher quelques journalistes opportunistes de se faire mousser en balançant un leak de l'album sur la toile deux mois avant la sortie, il faut bien admettre que l'on pourrait trouver un peu mieux comme parade, ou alors comprendre enfin que 99% des fuites que l'on trouve sur le net ne viennent certainement pas des médias... A bon entendeur.
Mais une fois passées ces considérations un peu futiles, la découverte de ce Coalesce en mode 3 ou 4.0 surprend nous met dans un drôle état d'excitation. On oublie les gros coups de masse qu'on prenait en pleine face avec les précédents efforts du groupe, Ox est un disque rock. Bon certes, bien dopé au hardcore qui castagne et mené de bout en bout d'une main de fer, mais bien rock quand même, au moins dans l'esprit. Car si le groupe balance toujours en frontal, il semble avoir pris de l'âge et muri avec le temps. La preuve dans les faits avec les trois premiers titres. Dérivations rythmiques, pulsions hardcore, riffing rock sauvage et puissamment addictif, un Sean Ingram au sommet de sa forme, "The plot against my love", "The comedian in question" puis "Wild ox moan" crament les enceintes mais le font en s'écartant systématiquement des motifs HxC vus et revus chez bon nombre de contemporains. En cela, Coalesce démontre qu'il est toujours capable de se distinguer, bruyamment certes, mais en évitant soigneusement le cliché du gros parpaing métallique primaire.
Car Ox n'est pas que cela, c'est également un disque aux compos brûlantes et saccadées, munies de riffs compresseurs, de groove hardcore bluesy et de machine gun rythmiques qui arrosent les enceintes avec une froide efficacité. Un aboyeur au micro, des zikos qui font le métier avec classe et maîtrise, rien à redire, la mécanique est parfaitement huilée mais au-delà de ça, il y a un vrai travail d'écriture derrière. Agressif, burné et versatile ("The villain won't deny", "In my wake for my own".), l'album se distingue de la masse des hardcoreux basiques par un travail sur les rythmiques et les structures, lesquelles, sans être révolutionnaires, font la signature d'un groupe qui n'a rien à prouver mais profite de sa liberté pour se lâcher encore plus. Puissant et inventif, Coalesce met de sacrées bûches dans les tympans de l'auditeur et tranche dans le gras en vrillant les constructions de ses morceaux. Un anticonformisme formel qui sait pourtant garder l'inconditionnel de hardcore plus basique sous sa coupe. Quelques interludes mélodiques pour aérer l'ensemble, une production très brute de décoffrage mise au service d'un album à la fois viscéral et corrosif, un résultat groovy et complètement en phase avec l'intégrité artistique d'un groupe qui frappe ici très fort... Une tuerie absolue.