Clone Inc., membre honoraire de l'institut de recherche sur le génome musical, vient d'une fusion corporelle entre un métal lourd, l'isotope lourd du néo classique, et d'un dub transcendantal dopé aux ions hip-hop. Venu de la ville tranquille de Nantes (Dolly, T.e.d.), les 7 chercheurs de Clone Inc. mélange style et énergie, dans une éprouvette qui explose et distille avec passion un métal-dub. Influencé tant par American Head Charge, Slipknot, Hatebreed que par Zenzile, Ez3kiel et Hightone, le groupe évolue dans un environement musical très électique.
Clone Inc.
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Clone Inc. / Chronique LP > Clone Inc.
2006 démarre sur les chapeaux de roues et s'annonce lourde et métallique, après le Deviances de Tripod et sa charge électrique, Clone Inc. prend lui aussi un virage plus sombre et plus tranché. Réduit à cinq musiciens après le départ du DJ et d'un des guitaristes, Clone Inc. a su redémarrer et rebondir sur la forme actuelle de la formation, pour délivrer des titres plus concis et plus directs. Un nouveau son un peu plus hardcore, mais en gardant cependant une pointe de dub qui faisait de Clone Inc. sa personnalité si caractéristique.
En règle générale, le premier titre d'un album donne un avant-goût plus ou moins fidèle de la personnalité des titres dans leur ensemble, le premier titre de ce Clone Inc. éponyme donne effectivement la donne d'une manière radicale et efficace, "Refaire le monde" surgit avec sa colère intrinsèque, sa rage au ventre, ses guitares électriques au son sec, aride qui rappe, un mur qui surgit à la gueule. Des textes imprégnés de rancoeur, de révolte, un chant qui avance avec détermination, un flow inéductable, Clone Inc. rejoint là un son comme Lofofora ou un Aki Rïse plus mature.
Sans DJ, Clone Inc. s'en tire avec honneur pour restituer des ambiances à l'opposé d'un hardcore binaire, les ambiances dub de "Il y a de quoi" ou "Les pilules de la joie" avec ses guitares et sa reverb claquante, ou le sample subtil de "Refaire le monde". Ce sont cependant des ambiances un peu plus indus ou électro que l'on découvre sur certains titres comme "La vérité est ailleurs", très science-fiction par ailleurs, un chant moins aggressif et plus enjoleur, qui avec "Le laboratoire" fait légèrement penser à un Mass Hysteria du début, ce qui est plutôt excellent, samples s'emmelant avec des guitares saturées, une basse au son clair et aux aigus boostés, le refrain lui appuie sur la pédale d'accélérateur et sur le mode "colère".
Titres bétonnés, emplis de colère ou de rage, des guitares accrocheuses et toujours ses deux chants qui se donnent la réplique, Clone Inc. livre sur cet opus des titres compacts à l'impact brulant, du métal en fusion qui érode le silence.
Clone Inc. / Chronique LP > XY
Après un premier CD 3 titres Génome sortie en 2003, et la participation à la compilation Indépendant 2 en 2002, aux côtés de Lofofora, Mass Hystéria et Burning Heads, Clone Inc. sort son premier album XY en avril 2004 sur le label Night & Day. Parler de Clone Inc. sans évoquer l'artwork de XY ou du groupe en général, serait passer à côté d'une partie intrinsèque au groupe, graphisme entre mangas futuriste et comics génétiquement modifiés, réalisé par Fabien le batteur aux multiples talents.
Les passages dub de XY sont filés directement dans la fibre du tissu musical qui sert de matériel à Clone Inc. pour assembler des compositions comme "1,2,3, syncope", "Les voyageurs du dub" ou "L'état sauvage" qui révèle sa matière, sa texture et ses motifs subtiles. Dub atmosphérique, un voyage intersidéral qui s'ammorce, l'hypnose de "L'état sauvage" enfle lentement, respire avec douceur, se fait légèrement épicé.
Aux côtés de ces empreintes soniques, Clone Inc. lance à qui veut l'entendre un métal sub-sonique, vitaminé et dynamique, entre Ekova pour le calme et No Place For Soul pour la dictature stalinienne de ces titres, comme sur le fusionnel "Psychédélique", ou l'étrange "Ma théorie XY" où le phrasé hip-hop coule à flot. Pointes métalliques, avalanche sonores, Clone Inc. distille son côté obscur au travers les montagnes russes que sont certains des titres de cet album, sans pour autant s'isoler comme sur "Apné", les titres "Etat d'sauvage", "Mes manques" ou "Syst(em)" déferlent tel un raz-de-marée, qui malgré certains paquets de mer déjà vus sous d'autres cieux, fait quelques ravages assez irrémédiables sur la plage métal-dub. Pour oublier le léger vernis Linkin Park sur "Le cycle infini", Clone Inc. balance dans le dub transcendantal à écouter sans modération avec "Les voyageurs du dub" pour finir ce XY.