Cavalera Conspiracy - Pandemonium En rouge et noir pour Inflikted, en noir et blanc pour Blunt force trauma, on pouvait penser que Max déclinerait à l'infini les couleurs de sa palette avec son sympatoche logo pour la suite des aventures de Cavalera Conspiracy... C'est bien mal connaître le leader de Soulfly qui a maintes fois montré son mauvais goût et qui nous offre ici un artwork immonde (signé Stephan Doitschnoff qui fait pourtant de très beaux trucs sur les murs de Sao Paulo) pour une pochette assez peu lisible en plus... Car si "Babylonian pandemonium" s'affiche autour de ce char d'assaut, le titre de l'opus se résume à Pandemonium, le côté "Babylonian" restant en tête de track-list. Idem pour "Deus ex machina" qu'on lit en haut de la cover et en bas de la liste des titres. On te laisse disséquer le bouzin lors d'une prochaine soirée arrosée, on passe à ce qu'on retiendra : une nouvelle bonne fournée de morceaux thrashy !

Nouvel album, nouveau bassiste, après notre fierté nationale Joe Gojira Duplantier et Johny Chow, place (encore) à un poids lourd en la personne de Nate Newton (bassiste chez Converge mais aussi guitariste/chanteur chez Old Man Gloom ou Doomriders) histoire de passer du bon temps en studio parce que sur scène, c'est Tony Campos (Asesino, Static-X, Soulfly mais aussi pigiste chez Ministry ou Prong !) qui gère le matraquage des grosses cordes. Et quand il s'agit de faire mal (ou mâle), la fratrie Cavalera répond toujours présent ! Si tu as aimé les deux précédents épisodes, tu peux te jeter sur celui-ci : ce sont les mêmes recettes pour la même efficacité. Alors certes, rien de nouveau sous le soleil do Brazil avec un goût prononcé pour les enchaînements de riffs à haute vitesse ("Banzai kamakazi", "I, Barbarian"), beaucoup de gras saturé ("Scum"), des solos plus ou moins speed ("Insurrection", "Deus ex machina"), des ornements venus d'ailleurs (d'Orient pour "Not losing the edge" ou du flamenco pour le péché mignon de Marc Rizzo et un son clair assez classe sur "Porra"). Pas de surprise mais toujours autant de plaisir à headbanger et beugler des trucs en yaourt ("Cramunhao") avec Max ou même avec Nate qui chante sur "The crucible" (en plus d'y faire sacrément swinguer sa basse).

Grande récréation défouloir sans prétention (enfin, on espère), Cavalera Conspiracy continue d'être un beau terrain de jeux pour Igor, Max et leurs potes qui, s'ils ne révolutionnent plus rien depuis longtemps sont ici bien moins ennuyeux qu'avec Soulfly.