Metal Métal > Carnifex

Biographie > The Executioners

Formé en 2005 du côté de Fallbrook, près de San Diego (USA), Carnifex tient son patronyme d'un mot d'anglais ancien "äúexecutioner", soit littéralement traduit par "executioner". Quintet deathcore dans la plus pure tradition du genre, le groupe enregistre rapidement une première démo éponyme qui sort via le label indé US Enclave Records, puis un EP (Love lies in ashes)en 2006, toujours via la même crèmerie avant de signer sur le label This City Is Burning Records pour sortir son premier album : Dead in my arms (2007). Le quintet se fait alors remarquer, connaît quelques bouleversements de line-up mais tourne avec Emmure ou Whitechapel avant de se faire remarquer par l'écurie Victory Records (Aiden, God Forbid, Emmure, A Day to Remember...) qui le signe à l'automne de la même année.
Là, Carnifex est définitivement lancé, l'ancien label des Bad Brains, Hatebreed et autres Thursday) sachant encore (un peu) gérer des groupes en développement. En 2008, battant le fer pendant qu'il est chaud, les californiens livrent leur deuxième album studio (The diseased and the poisoned) qui cartonne gentiment les charts avant d'embarquer pour des dates avec The Black Dahlia Murder, Bleeding Through, Obituary, ou Protest the Hero. Fin 2009, le groupe retourne en studio donner naissance à un troisième album, Hell chose me, qui voit le jour en 2010 et se voit directement suivit par un quatrième, Until I feel nothing, lequel sort à l'automne 2011 toujours chez Victory Records.

Carnifex / Chronique LP > Until I feel nothing

Carnifex - Until I feel nothing Tiens c'est vrai que Victory Records (Funeral For a Friend, Aiden, God Forbid, Emmure...) produit aussi du deathcore maintenant..., tant que ça rapporte hein (ironie inside). Bref, fatalement avec un nom de groupe et un titre d'album pareils, tu ne t'attendais pas à de la pop satinée et enjôleuse hein... Ben t'as raison : Carnifex qui aurait également pu être le dino' bien hargneux du prochain Jurassic Park ou le nom forcément aguicheur d'un débouche-chiottes d'une efficacité redoutable, ne donne pas vraiment dans la douce mélopée, mais plutôt dans le gros son qui tamponne sec dans le creux des reins. La preuve dès la première paire de titres : avec l'intro "Deathwish" qui nous fait pénétrer un univers sombre et malsain au sein duquel la violence la plus brutale peut surgir à tout moment, puis "We spoke of lies" qui vient confirmer dans les faits ce que l'on pressentait depuis le début, à savoir que lorsque les américains décident de tartiner du deathcore qui fait mâl(e), le résultat est plutôt bruyant, salvateur et méchamment outillé.

Entre growls, cris stridents et hurlements rageurs (les voisins vont apprécier), blast-beat heavy frénétique et un riffing machine à coudre, le groupe originaire de la région de San Diego, USA donne dans le deathcore plutôt varié (si tant que cela soit réellement possible) et d'une redoutable efficacité (si tant que cela soit.... bref). Trêve de plaisanteries, les américains déboulent avec "A grave to blame" et font parler la sulfateuse métallique. Production carnassière signée Tim Lambesis (accessoirement frontman d'As I Lay Dying le reste du temps), un gros son donc, un vocaliste qui vomi ses tripes dans le micro et des zikos qui ferraillent derrière comme des dingues : Carnifex respecte à la virgule près le quota "violence bestiale et joyeux équarrissage des tympans" requis dans ce registre musical précis (l'éponyme "I feel nothing", l'intense "Creation defaced"). Par contre, les clichés les plus éculés du genre sont sans surprise assez présents et la tradition "death metal surproduit + réminiscences hardcore + velléités punk = renouveau de la musique métallique" fait toujours autant rire. Bref, la question n'était de toutes les façons pas là, on savait à quoi s'en tenir dès le départ.

En attendant, encore une volée de titres bien sentis avec "Never forgive me" ou "Wretched entropy" et on plie l'affaire avec le sentiment, pour le groupe du devoir accompli, et pour le chroniqueur habitué à recevoir 117 disques du même tonneau par trimestre l'impression de devoir remplir un bulletin d'appréciations avec distribution de gommettes pour les plus méritants. Bon ici on mettra plus que la moyenne sans pour autant arriver à la mention. Techniquement irréprochable mais artistiquement prévisible.