Ça fait bien longtemps qu'au W-Fenec, on entendait parler de Carc[h]arias. Et ça fait surtout bien longtemps qu'on avait envie de vous en parler. Mais les choses étant ce quelles sont, eh bien le skeud a eu du mal à atterir dans ma chaîne hi-fi. Mais comme dirait l'autre, bah plus c'est long, plus c'est bon ! Voilà donc, Carc[h]arias, l'énigmatique groupe venu d'Angers, le groupe au nom étrange et à la photo promo plus que sombre. Bah il ne reste plus qu'à écouter le disque...
L'histoire de ce groupe hors du commun commence un jour de novembre 1996. Vincent, chanteur de son état, et Nicolas guitariste souriant , -) décident de monter une formation. Carc[h]arias est né .Très vite le groupe enregistre une première démo Made in Taiwan enregistrée par Pascal Ianigro, le Mr son des Hint et de Portobello Bones pour ne citer qu'eux. La machine est lancée, et le groupe se fera une réputation scénique plus que confortable .Une première partie de Lofofora créera des liens entre les deux formations, mais au tableau de chasse s'ajoute des groupes comme Mass Hysteria, Tripod (virtual tour), Masnada et les grandioses Urban Dance Squad. Entre ces concerts, le groupe enregistre ce qui sera son premier 6 titres, 2100-monde parfait, qui lui permettra de tourner activement. Parrainé par le Chabada, une salle rock d'Angers, le groupe bénéficie d'un soutien aussi bien technique qu'administratif, ce qui lui permettra d'accoucher ce Tetuko, CD 5 titres qui permet à Carc[h]arias de s'imposer comme un espoir du rock en France.
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Interview : Carc[h]arias, Christian Ravel (nov. 2012)
Carc[h]arias / Chronique EP > Tetuko
Pochette magnifique, graphisme efficace, support digipak plus qu'agréable. Bah on peut dire que Carc[h]arias a le sens de l'esthétisme. Tout comme la musique. Car bien que métal teinté de hardcore et de rap, on peut considérer cet album comme quelque chose de …propre, tout simplement. Tout y est réuni pour surprendre l'auditeur, le déstabiliser à chaque morceau, le faire passer d'une référence à une autre sans avoir le temps de s'en remettre. Sauf que, même en constatantt que le groupe a un penchant pour Lofofora, surtout au niveau du chant, je ne peux pas me permettre de cataloguer cette musique ! Si, je peux dire que c'est une musique apocalyptique, qui te tient aux tripes et qui te fais visiter des sentiers musicaux frais, sombres et inconnus. "Thylacine", le premier morceau du cd, démarre sur des chapeaux de roue, avec un bastonnage d'instruments. Et tout de suite un sample carrément planant déboule, puis ça repart à toute vitesse avec une voix rocailleuse laissant transparaître des mélodie. Et le chant plus aigu limite rapé fait son entrée, le mélange des deux est étonnant, si précis comme si ça coulait forcement de source ! Le son est imposant, le rythme se fait lourd, des nappes de guitare en pleine montée transcende l'auditeur, ça speede, c'est génial. Le deuxième titre, "Karmageddon", et déjà mon préféré avec son refrain qui colle à la peau et qui n'est pas vide de sens : "fragilisé par une réalité trop cruelle, dans leur tête s'efface la frontière entre virtuel et réel". Une boucle introduit le morceau, des notes de sax très calme ajoutent une ambiance feutré. Le tout par en un rap efficace avec des guitares qui font leur entrée pour partir sur un passage hardcore mélangé à de samples, véritable 6ème membre du groupe. J'en ai des frissons, ce morceau ne peut pas laisser insensible un être humain tellement l'émotion culmine ! L'apocalypse pour la fin du titre, avec toujours ce sax envoûtant d'Arnaud de Hint. Il n'y a rien à dire, c'est mortel. Les voix se répartisent le boulot, c'est énergique, efficace. S'ensuit le morceau que tout le monde connaît via la compil' Attentat sonore : "Futuria", les samples apportent encore une touche envoutante, limite psychédélique, et l'ambiance se noircit avec l'arrivé des guitares plus sur furieuses que jamais. Les textes plus que sensés sur la nature collent parfaitement à l'ambiance limite planante du morceau sans tomber dans un trip baba cool. Car c'est ça Carc[h]arias, un savant mélange de finesse, d'expérimentation et une floppé de distorsion accouplée à la rage et à la puissance. Encore un titre qui me fait frémir, ambiance tendu, c'est normal, "Kirie" débarque sur le thème du jugement et de la condamnation à la peine de mort, le tout habillement servi par l'échange de rimes entre le juge et l'accusé. C'est flippant, c'est énorme, c'est…beau. Puissant, énergique, violent parfois mais beau. Le final, sous des nappes de chœurs d'église, achève l'auditeur qui ne peut que se rendre à l'évidence : Carc[h]arias a bien quelque chose de spécial, un truc qui fait que cet espoir de rock a bien un avenir prometteur. L'album se termine par une guest song : et oui, le groupe à invité Reuno de Lofo et Dj Ludo de LTNO pour un rap gorgé de samples et de mélodie spé ("L.D.") Dommage, c'est le seul morceau qui ne me procure pas de "sensations" comme ces prédécesseurs...
Force est de constater que ce disque va rester dans les annales et il risque de me hanter pendant un bon moment. Carc[h]arias, bien que développant une musique hors du commun, ne sont pas des extraterrestres. Ils sont humains et bien plus que ça même. Ecoutez-les, rencontrez-les, et vous verrez que ce groupe est tout simplement fidèle à ses convictions : jouer de la musique pour se faire plaisir et bousculer l'auditeur pour mieux le faire réagir et faire avancer le truc. Vivement l'album !!!