Metal Métal > Caliban

Biographie > Caliban... avec un C hein... sinon ça fait Talib...

En 1997 apparaissaient deux Caliban : un groupe allemand d'abord intitulé Never Again (vu l'originalité du nom, ils en ont vite changé) et le seizième satellite d'Uranus... Le lien entre les deux s'appelle William Shakespeare puisque Caliban est le nom du monstre dans sa pièce La tempête... Nous, on va plutôt s'intéresser aux cinq hardcoreux allemands qui ont sorti EP, split EP et LP avant d'en arriver à signer chez RoadRunner pour ce quatrième album qu'est The opposite from within. Patrick (batterie), Marco (basse) qui a remplacé Boris, Denis et Marc (guitaristes) et Andy (chant) sont amateurs de Slayer, Arch Enemy et Hatebreed et ont ajouter des pointes émo dans leur hard-core...
A peine deux ans aprés, ils remettent ça avec The undying darkness, ils enchainent encore plus vite avec le suivant The awakening qui sort durant l'été 2007.

Caliban / Chronique EP > Coverfield

Caliban - Coverfield Attention ça va aller très vite : la meilleure idée de Caliban avec cet EP de reprises... c'est le titre, qui dans un petit éclair de jeu de mot cinématographico-musical amusant (il référence au vrai/faux buzz ciné d'il y a quelques étés Cloverfield), fait mouche. Et c'est tout. Bon ok en fait, il y a aussi quatre morceaux, quatre covers donc (d'où le titre, oui, puisqu'on vous dit qu'il y a eu de la recherche) qui vont de l'inoffensif au mauvais en passant par le très mauvais. On exagère à peine. Le pire, c'est donc pour Type O Negative (fallait un peu s'en douter à la vue du tracklisting) et une relecture kitchissime de "My girlfriend's girlfriend". Bon déjà la version originale, faut aimer, mais là revue et vaguement corrigée par un Caliban sans inspiration, c'est quand même pas bien inspiré et en plus, c'est franchement mou. Le metalcore teuton qui nous fait le coup de la panne, ça la fou bien mal.
Séance de rattrapage avec "Sonne" de leurs compatriotes mondialement connus, j'ai nommé Rammstein. Histoire de bétonner quoi. Problème, un autre écueil ici à savoir reprendre un "tube" de la scène métallique internationale et ne rien apporter sinon l'aseptiser, le re-"calibrer" pour le rendre plus "light". Le résultat se laisse péniblement écouter mais à côté du premier titre, tout passe tout de suite mieux... quand bien même les choix artistiques sont décidément bien curieux de la part d'un groupe qui s'essaie ensuite au "Blinded by fear" des poids lourds de la scène scandinaves que sont At the Gates. Fatalement, ça réveille un peu avec des Caliban qui, enfin, se mettent à enlever les moufles pour envoyer du bon gros trash/metalcore aux relents death qui désencrassent les cages à miel. Quant à savoir si cette version est "meilleure" que l'originale, on ne se tentera pas aux comparaisons vaguement hasardeuses. Et puis de toutes les façons, au concours de qui a la plus grosse, Calibande mou (ça, c'est fait).
Puisqu'il y a une quatrième piste sur cet EP on va s'en charger aussi et découvrir que, comme à peu près tous les gens qui sortent un disque de reprises, Caliban a eu la riche idée de se farcir les Beatles et plus précisément "Helter skelter", déjà méchamment salopé par Aerosmith, Motley Crüe et même Noir Désir (par Thrice et DangerMouse aussi récemment, mais ça passait déjà mieux). Et là ? Ben assez étrangement, ça rend plutôt pas mal du tout. Bien mieux que les groupes précités en tous cas. A croire que c'était en s'éloignant le plus possible de son genre de prédilection que le groupe allait enfin pouvoir se laisser aller à rendre une copie convenable. Pas transcendante non plus, mais déjà plus que "passable". Et c'est toujours mieux que ce que l'on a eu à subir précédemment et qui fait qu'entre 1/4 clairement misérable, 1/4 très faiblard, 1/4 plutôt mauvais et un quatrième quart méchamment bien gaulé, Caliban s'en sort miraculeusement avec la moyenne. On croit halluciner.

Caliban / Chronique LP > Say hello to tragedy

Caliban - Say hello to tragedy "24 years", titre brutal et corrosif, première incursion dans ce Say hello to tragedy au titre à l'ironie cruelle, fait directement référence à l'affaire Elizabeth Fritzl qui mis en émoi toute l'Autriche en 2008, renvoyant le pays aux heures les plus sombres de son histoire. Une violence sale et ouvertement frontale, un côté subversif afférent, des accents death très prégnants dans ce metalcore bourrin qui a fait la renommée des Caliban depuis plusieurs albums maintenant. La marque d'un groupe qui veut repousser ses propres limites...
La suite sera du même tonneau. "Love song" et sa frénésie hardcore haranguée jusqu'à ce qu'elle déborde des enceintes, "Caliban's revenge", qui démontre que les teutons ont les crocs bien aiguisé avec un album qui n'oublie pas pour autant les petits passages mélodiques histoire de laisser respirer l'auditeur ("walk like the dead"). Pour mieux lui replonger la tête sous l'eau avec "End this sickness". Vociférations hardcore, grosse puissance de feu et rythmiques martiales, le cocktail métallique distillé par les bûcherons germaniques est empreint d'un cynisme flirtant avec la misanthropie ("No one is safe", "The denegation of humanity"...), et l'on comprend alors qu'avec cet album, Caliban répand sa haine profonde de tout ce que le groupe abhorre.
Mohsparts aggressifs, riffs de tueurs par douzaines ("Unleash your voice"), quelques accélérations thrash metal qui font mâl(e) ("Liar"), Say hello to tragedy est à l'image de son artwork, un pur condensé de rage brute dont les éclairs déferlent sur la platine façon sulfateuse. Un peu de douceur (relative) au milieu du chaos avec l'excellent "All I gave", puis les allemands repartent au turbin ("In the name of progression"), la fleur au fusil, histoire d'en rajouter une dernière couche et de ne pas faire de survivants (un "Coma" fulgurant et passionné). Lourd, puissant et salvateur.

Caliban / Chronique LP > The awakening

Caliban - The awakening Pas de révolution pour le réveil de Caliban qui ne s'était pas vraiment endormi... mais quelques changements tout de même notamment du côté de la prod où si le gros gros (très gros) son est toujours de mise, ce n'est plus la même équipe qui l'a travaillé. Aux manettes, c'est Benny Ritcher (un métalcoreux allemand qui joue du clavier au sein de Butterfly Coma) qui a épaulé leur guitariste/compositeur Marc Goertz, deux néophytes qui s'en sortent très bien, à moins que ce ne soit le mixage d'Adam Dutkiewicz qui soit énorme, Adam est lui aussi guitariste mais chez Killswitch Engage et il bosse aussi en studio depuis pas mal de temps, [sont passés par chez lui -entre autres- Every Time I Die, From Autumn to Ashes, Norma Jean, Shadows Fall, Underoath ou Unearth. Du lourd donc, du gras qui tâche et ne part pas au lavage. Benny jouant du sampler/synthé, on en entend quelques nappes de-ci de-là durant The awakening -l'album- ("Another cold day") et beaucoup dans "The awakening" -le titre-, mais on reste assez loin de Bleeding Through ou Still Remains. Chez Caliban, ce sont bien les rythmiques rapides et puissantes ("Nowhere to run, no place to hide", "Stop running") et les guitares saignantes ("I will never let you down", "Rise and fight") qui tiennent la baraque. Le chant grave qui sait également manier la mélodie est plus classique au rayon métal-core ("My time has come", "I believe..."), comme il est efficace, on passe. Encore qu'il me semble que l'esprit HardCore soit bien plus présent que sur The opposite from within ou The undying darkness, l'écoute des "Let go", "Life is too short", "Give me a reason" ou encore "Rise and fight" ravira certainement les vieux fans du combo.
Caliban continue donc d'écrire son histoire entre noir et blanc avec quelques taches de sang et s'impose tant sur scène que dans les bacs comme un grand leader européen de ce métal(core) décidément dans l'air du temps.

Caliban / Chronique LP > The undying darkness

Caliban - The undying darkness Leur mutation en fleuron européen du métalcore ayant plutôt réussi, Caliban enfonce le clou avec The undying darkness, si pour le son de l'opus l'équipe studio est restée la même (Anders Friden / Andy Sneap), le groupe s'est fait plaisir en invitant des potes issus de différents groupes (Zero Mentality, Black Friday 29, MachineMade God, Gel) pour assurer les back vocals sur deux titres ("It's our burden to bleed", "No more 2nd chances"), a débauché Mille Petrozza de Kreator pour faire exploser "Moment of clarity" et s'est permis de reprendre "Army of me" de Bjork avec en renfort Tanja Keilen (Sister Love). Voilà pour les présentations et ce qu'il y a de vraiment frais dans ce nouvel opus de Caliban. Et sous des (beaux) airs de beaux ténébreux atteints par les aléas de la vie (lire les paroles de "Nothing is forever", "Sick of running away", "Room of nowhere"...) le groupe n'en garde pas moins le sens de l'humour, le titre de l'album, The undying darkness, étant un poil auto-parodique. Et les teutons ne sont pas là pour faire passer un message, juste pour faire headbanger et reprendre en choeur leurs refrains percutants. Pour cela, rien de tel que des rythmiques plombées, des riffs tendus, des zébrures dans les aigus ("I refuse to keep on living"), un chant souvent sourd pour mieux prendre la lumière. Et tout ça, ils savent faire... Si la profusion de guests sur "No more 2nd chances" est anecdotique, la fin de l'album l'est nettement moins avec "Moment of clarity" et "Army of me". Le premier est burné au possible, ultra speed, on n'invite pas un membre de Kreator pour une balade, le résultat est assez intéressant mais ce n'est pas aussi bluffant que le "Army of me" qui suit. Les Caliban ne se sont pas contentés de reprendre sagement l'hymne de Bjork, ils l'ont complètement transformé et s'il n'y avait pas la douce voix de Tanja Keilen (et les textes), il n'aurait pas été évident de reconnaître l'origine du titre, même sans la donzelle, il y a fort à parier que le combo joue le titre sur scène tant la version est proche de leur style. Fatalement, les fans de reprises léchées qui ne changent presque rien à l'original, crieront au scandale, ceux qui, comme moi, préfèrent que les groupes cannibalisent les titres seront aux anges.

Caliban / Chronique LP > The opposite from within

caliban : the opposite from within The opposite from within ne plaira peut-être pas aux fans de HardCore purs et durs, pas plus qu'aux amateurs "in" d'emo-metal mais ceux qui comme moi, ne sont pas fans absolus d'une des deux chappelles trouveront 12 compos qui défouraillent ... avec des mélodies. Le duo Anders Friden (In Flames) / Andy Sneap (Machine Head, Killswitch Engage, Arch Enemy...) donne un son trés métal à l'album, le son accrocheur propre au HxC est gommé mais les rythmiques bourrines et ultra efficaces sont elles toujours présentes. Certains reprocheront à Caliban d'avoir mis de l'eau dans son vin, moi, au contraire, je me régale de cette nouvelle orientation qui met en valeur les mélodies (sur les refrains) et fait tout exploser (sur les couplets), schémas classiques certes mais toujours ô combien efficace... L'efficacité c'est ce qui fait la force de ce nouveau Caliban, des titres comme "I've sold myself" ou "My little secret" n'ont absolument rien de révolutionnaire mais leur écoute fournit une énergie diabolique ... même sur CD (les prestations live du groupe étant énormes, ce n'était pas évident de retrouver les mêmes sensations chez soi...). Si tous les titres sont assez homogènes, il faut sortir du lot "Goodbye" et son fantastique refrain (I can feel the cold steel on my shaking skin, a long kiss goodbye) qui en fait un des tous meilleurs morceaux de la galette. Comme Caliban est trés bon également quand il "calme" un peu le jeu ("Diary of an addict"), ce The opposite from within a toutes les qualités pour intéresser ceux qui ne suivent pas le dogme d'une seule chapelle.