Caedes se forme doucement autour de Ju (chant) et Yvz (guitare) qui entre 1994 et 1997 s'entourent de Ben (batterie) et Jeeze (basse). "Tranquillement", sous le soleil de Marseille, le groupe fait ses armes sur des petites scènes, ouvre pour Dagoba et enregistre sa première démo en 1999. Chomage mental compte 5 titres et attérit dans ma boîte aux lettres, les visuels sont peu clairs et musicalement, Caedes ne sort pas vraiment du lot néo-métal, desservi par un son qui perd de sa clarté quand les grattes passent en disto, la démo ne sera pas chroniquée (malgré un très bon titre "Prise de tête"). Pas de chronique ne voulant pas dire "oubli total du groupe", on gardait en tête l'existence de Caedes. Le groupe, lui, continuait de bosser, partageant des scènes avec Ed Mudshi ou Eths. En 2001, Mat intègre le groupe et lui apporte une deuxième guitare. Caedes fonde l'asso Kamea et enregistre ses nouvelles compos chez Christian Carvin en 2002. Le EP 1 mal pour 1 bien (6 titres + 1 intro) sort fin 2002 et est réédité chez Musicast dés le début de l'année 2003, à noter que certaines versions ont un titre bonus...
Avec le printemps 2006 débarque Paralipses, une des premières prods de Dead Rock Industry. L'enregistrement et le mixage de ce premier album ont été réalisés par Christian Carvin (Eths, Curtiss, Fat society, Disturb, None Shall Be Saved...), le mastering par JP Bouquet (mets ici la liste des gros groupes métal français !).
Caedes
Biographie > qui est Caedes
Caedes / Chronique LP > Paralipses
Finesse et pesanteur, c'est un duo qui ne va pas forcément ensemble mais qui définit aussi bien la galette de Caedes qu'une paralipse. C'est pas forcément un mot du vocabulaire courant alors voici sa définition, une paralipse est une figure de rhétorique par laquelle on feint d'omettre des circonstances sur lesquelles on insiste avec beaucoup de force, ou comment jouer avec la finesse du discours en étant assez lourd, tout l'intérêt réside dans la non perception de la figure de style chez l'auditeur. Pour la musique de Caedes, c'est un peu pareil, si notre esprit est accaparé par les mélodies, on pourrait presqu'en oublier la haute teneur en métal de l'objet... En fait, c'est plutôt l'inverse, Caedes est lourd, tranchant, vif, percutant et dissimule dans son massif Paralipses de bonnes mélodies pour aérer le tout. Si "Attraction" avait une intro moins explosive et plaçait dès le début des lignes de chant du refrain, éventuellement, on aurait pu se faire avoir... Avec l'arrivée d'un deuxième chanteur (je l'avais préconisé dans la chronique de leur EP 1 mal pour 1 bien, ils l'ont fait !), les Marseillais ont quelque peu transformé leur néo-métal hip hopisant pour du mélo-métal hardcorisant, comprendre par là que d'un côté les guitares sont moins hachées (comme ces petits riffs qui me rappellent des passages du Bleach de Nirvana sur "Besoin") et que de l'autre le contre poids de la voix mélodieuse est un chant vociféré assez proche du hardcore. L'essentiel étant que l'ensemble fonctionne et que le mélange des genres (avec l'ajout de quelques samples bien sentis) est très agréable (la production de Christian Carvin est encore une fois excellente). De l'album, aucun titre ne ressort en particulier, tous apportent quelque chose au bloc, de cette homogénéité on sort par "Le dernier firmament", ultime plage, un morceau instrumental qui n'était pas forcément nécessaire...
En bonus, on a le clip de "Quand je m'endors", l'occasion de voir le groupe se démener comme en live (mais sur fond blanc) et de suivre l'enlassement de deux jolies demoiselles légèrement vétues (sur fond noir), derrière cela, on peut trouver une des interprétations des paroles et sur la plan purement esthétique un clip très travaillé et très "pro". très travaillé et très "pro", comme Paralipses.
Caedes / Chronique EP > 1 mal pour 1 bien
Avant de s'attaquer au son, félicitons tout d'abord T du MST, le responsable de l'aspect visuel de ce CD, la pochette est pas mal, le livret est superbe, Caedes a décidé de soigné son image et aussi stupide cela peut-il sembler être, cela doit influencer l'écoute.
Et oui, rien n'est laissé au hasard sur ces artworks et si la base de Caedes est néo-métal, on sent que le groupe a voulu peaufiné ses compos, Caedes n'a pas seulement enchaîné les riffs et les breaks, ils ont aussi travaillé les enchaînements, les petits trucs en plus qu'on ne remarque pas forcément à la première écoute mais qui font que le groupe tient bien la route. Les guitares ("Made in violence") et les rythmes ("Le fléau") savent aussi faire dans la dentelle et relacher la pression. Les instruments sont donc au taquet du début à la fin ("Down with chickens" passant allégrement du rock au hard core à des trucs plus expérimentaux sans aucun souci). Le flow hiphop passe assez bien lui aussi, il rappelle parfois celui de Masnada sans pour autant être aussi à l'aise dans les parties mélodiques, le chant trouve aussi du renfort en la personne de Thierry (ex-Fat) invité sur "Belles et brutes" et "Goldorak", sa voix plus aigue et incisive ainsi que les échanges avec Ju donnent du relief aux titres, Caedes gagnerait certainement à dédoubler son chant plus souvent (Thierry a d'ailleurs fait parti du groupe durant quelques temps...) Les textes ne sont pas tous aussi bien inspirés que "Le fléau", ainsi les refrains de "Renais" ou "La seule solution" auraient mérité plus d'attention, là encore, Caedes est perfectible sans trop de mal...
Avec Keishah et ONFZ-d, Caedes se place dans la foulée des groupes hopcore/néo-métal de la côté d'Azur qui ont déjà percé sur le plan national (Tripod, Babylon Pression...) et qui témoignent de l'activité de cette scène pour lesquelles certains prévoyaient une mort rapide.