Burning Bright - Domesday Avec une localisation géographique du côté de Caen, on pense fatalement à Amanda Woodward et Aussitôt Mort sur l'échiquier indie hexagonal lorsque vient le moment d'évoquer Burning Bright. Et là, paf, on découvre qu'il y a justement des membres des deux groupes dans ce nouveau projet étiquetté crust/emo/hardcore qui défouraille. Et ça pour défourailler, Domsday, le premier méfait sonore de cette entité furieusement DIY - paru chez une paire de petits labels indé parmis lesquels North Cult Records (Death Engine), il défouraille. Il envoie même méchamment le bois.

"Sleepless me", "Dissolve" puis "Bonfire" dépoussièrent gentiment la tuyauterie. L'attaque n'est pas si hargneuse, mais le reste l'est rapidement un peu plus. Les décibels se fraient un chemin à travers un amas de disto, la prod 'se veut assez rêche mais suffisamment efficace pour que le premier contact avec Burning Bright se fasse de la manière la plus virile qui soit. Frontale et salvatrice. L'étreinte est fougueuse, le rythme haletant. Le groupe lâche rapidement les chevaux et s'offre quelques cavalcades crust/punk/screamo/hardcore émotionnelles mémorables, trouvant leur terre sonore promise dans des climax délicieusement incandescents. Car le groupe monte rapidement en pression, joue toujours aussi (voire plus) vite et tape fort, tant pis pour les éclats qui rebondissent dans la face de l'auditeur.

Mais aussi bons soient-ils les trois premiers titres de l'album laissent toutefois entrevoir un léger écueil, à savoir que si le groupe ne change pas vite de registre, le résultat risque rapidement la redondance regrettable. On n'a pas vraiment le temps de se poser plus longtemps la question que le groupe pose une minasse de patrons sur la platine avec "Lights". Une intensité déflagratrice obsédante, un brûlot sonore qui met les entrailles dans le rouge, Burning Bright est devenu grand en l'espace d'un titre et la seule interrogation qui demeure alors revient à savoir s'il va savoir assurer la suite. La réponse est plutôt positive avec un "Mayfly" enfiévré, un "Doomsday" aliénant ou l'assaut punk au "Vitriol" que le groupe s'offre sans vergogne avant d'attaquer le final de son album.

Qui tient là encore toutes ses promesses avec un triptyque bien sonnant et trébuchant ("Kalopsia"/"Nightsins"/"Dreamcatcher"), démontrant sans l'ombre d'un quart de doute que la foudroyante efficacité des titres composant ce Free doomsday foncièrement imparable, ne doit décidément rien au hasard. Surtout quand le groupe s'emparque dans des sillons hardcore mélodiques et ravageurs qui mettent une fois encore les écoutilles en éveil... pour leur prodiguer quelques soins et autres douceurs particulièrement abrasives dont il a le secret. On valide.