Si, en 2023, le post-metal d'Isis fait toujours partie de tes centres d'intérêts, le doom-sludge d'AmenRa ne te saoule toujours pas, et que les vagues sonores du post-hardcore de Cult Of Luna t'émoustillent quelques soient les périodes, alors c'est sans rechigner que tu te jetteras sur cette Boîte noire du duo Brusque. C'est avec l'aide du producteur Francis Caste (Hangman's Chair, Pogo Car Crash Control, Regarde Les Hommes Tomber) que Jefferson (voix/guitare/basse) et Clément (batterie) ont délivré un premier album d'une brutalité et d'une noirceur incroyablement émouvantes. Bien évidemment, les Parisiens n'ont ni inventé, ni révolutionné le genre dans lequel ils semblent avoir trouvé de l'intérêt pour illustrer l'isolement vécu pendant le confinement généralisé. Mais ils le font sacrément bien ! Ce mélange de musiques électriques, lourdes, sombres et vertigineuses est peut-être ce qu'il se fait de mieux au final pour servir un propos qui l'est tout autant. Car Boite noire est bel et bien un album maladif et fiévreux qui ne dévie jamais de son objectif. Sincère et maîtrisé (comme sa pochette), ce premier album de Brusque - qui fait suite à un premier essai sorti deux ans et demi auparavant - est atrocement élégant.
Publié dans le Mag #56