Sixième album en 20 ans d'existence, la Breed Machine ne chôme pas et avec AsurA continue de forger sa marque faite d'un savant mélange de néo (l'ambiance générale) et de metalcore (l'alternance "ça tabasse/on met de l'harmonie"). Des riffs hachés, des paroles scandées (en français), des mélodies, un peu de passage en voix gutturale, un rythme qui allie le groove à la puissance : par pas mal d'aspects, on peut voir l'influence de KoRn (ou d'autres groupes plus proches de nous, comme Eths). La très bonne gestion des temps forts/temps calmes font que les morceaux s'enchaînent assez bien et que l'album défile assez vite, on n'est pas forcément époustouflé par l'inventivité des gaillards mais ils assurent et n'hésitent pas à satiner leur nu-metalcore de petites touches pimentées comme l'emploi de samples ou la venue de Julien Truchan (Néfastes, Benighted) qui alourdit davantage "La théorie des abysses". Alors qu'on assiste au retour d'Enhancer, et qu'on va donc bien plus reparler de néo-métal, Breed Machine nous rappelle que ce style n'a pas disparu et qu'il continue d'avoir des disciples (Enemy Of The Enemy, Ask, Unswabbed...) qui le font vivre et évoluer à leur sauce.
Publié dans le Mag #53