Boysetsfire

Biographie > on vous met le feu

Après avoir fait ses armes au sein de la scène hardcore américaine, en participant à de multiples projets (un tribute aux Bad Brains, un split cd avec Snapcase...), Boysetsfire avait su faire l'unanimité autour de sa musique sombre et torturée, violente et rapide, qui leur fit partager notamment la scène avec Cave In. Deux albums essentiels (The day the sun went out en 1996 puis After the eulogy en 2000 sur Victory) avaient ensuite enfoncé le clou posé par des tournées incessantes aux quatre coins du pays, s'atirant ainsi le respect entier de toute une armée de fans prêt à en découdre avec le premier qui oserait critiquer “son” groupe à l'état d'esprit et à la force musicale sans faille. Oui mais voilà, le quintet du Delaware a récemment signé chez la bête noire, le label de Creed, Evanescence et consorts, le tristement célèbre Winds Up. Acte de naissance de cette nouvelle union pour le pire et le meilleur, Tomorrow comes today n'en demeure pas moins un album qui mérite plusieurs écoutes avant de s'en faire une opinion drastique.

Boysetsfire / Chronique LP > While a nation sleeps...

Boysetsfire - While a nation sleeps... Revenu d'entre les morts en 2010 après trois ans de hiatus, Boysetsfire, ex-pilier du mouvement emo-post-hardcore mélodique nord-américain pendant une grosse douzaine d'années (entre 1994 et 2007 pour être précis), s'est finalement décidé en 2012 à repasser par la case compo/enregistrement/pressage/promo d'un nouvel album... que voici : While a nation sleeps.... Et qui d'entrée de jeu renoue avec les recettes emo enflammé, post-hardcore colérique et mélodies easy-listening rompant avec les éclairs de rage parsemant un titre inaugural finalement aussi simple que redoutablement efficace ("Until nothing remains"), avant de lâcher la cavalerie punk sur un "Closure" qui y va franchement dans le rock taillé pour les bande-sons de blockbuster hollywoodien. Mais c'est toujours bien troussé donc ça déroule plutôt très facilement dans les écoutilles.

Un peu moins par contre quand le groupe tente des trucs un peu limites sur "Heads will roll" ou "Everything went black" et des hurlements suraigus de forcené qui n'avaient pas vraiment leur place ici, ou qu'il force trop sa recherche du "tube" en la matière avec "Phone call (4.am)". Constat que l'on retrouve en divers passages du disque, Boysetsfire semblant avoir quelques soucis avec sa direction artistique de sorte que le résultat se révèle peu à peu bancal ("Save yourself") ou tristement quelconque ("Let it bleed"), sinon carrément mauvais ("Reason to believe"). Malgré quelques éclairs (le brûlant "Far from over", l'apocalyptique "Wolves of Babylon"), l'ensemble reste tellement inégal que cela en devient agaçant sur la durée totale de l'album, alors Boysetsfire en est réduit à livrer du "hit" taillé (maladroitement) pour le live ("Never said"). Et si cela reste audible, on est loin de ce que l'on espérait secrètement des Américains avec While a nation sleeps....

Retour raté malgré une petite poignée de titres plutôt bien foutus. Et ne sont pas les deux dernières pistes ("Altar of God", "Prey") qui sauveront la mise d'un album qui laisse au final un goût amer tant le potentiel semblait évident pour faire quelque chose de bien meilleur que ce qu'est finalement ce come-back en forme de semi-ratage assez regrettable.

Boysetsfire / Chronique LP > Tomorrow comes today

Boysetsfire - Tomorrow come today On connaissait les Boysetsfire comme ce groupe de hardcore pur et dur qui mettait le feu à toutes les scènes où leur musique abrasive prenait littéralement possession des lieux et de ses occupants pour les entraîner dans les flammes de l'enfer. Aujourd'hui la bête a mûrie (vieillie?) et si elle est encore capable de se réveiller en grognant dans un soubressaut électrique ("Release the dogs", "Eviction article" et son entrée en matière fracassante), elle préfère désormais se rouler dans la chaleur rock de sa tanière qu'elle emplit de feulements lyriques beaucoup moins ardents. Mais Boysetsfire en a profité pour explorer un peu plus les moindres recoins de sa caverne, élargissant du même coup la palette des émotions partagées avec le public. Une ouverture d'esprit particulièrement présente sur ce Tomorrow comes today entre la power-pop musclée à la Good Charlotte du métal ("Full color guilt", "Foundations to burn"), post-hardcore tourmentée lorgnant vers Hundred Reasons ("Last year's nest") ou même carrément néo-metal stylée Papa Roach ("Bathory's sainthood"). L'ensemble baigne dans une ambiance très lyrique, et le quintet frôle parfois le mauvais gout de l'héroïc rock sans y tomber grâce aux mues soudaines de Nathan Gray qui tient cet album à bout de bras en s'appuyant sur les riffs toujours efficaces (trop pour être honnêtes ?) du sieur Latshaw. Les fans regretteront les jours anciens, les jeunes sortiront les extincteurs.