Box13 - Visions Si l'on pouvait reprocher quelque chose au premier effort signé Box13, ce serait sans doute son artwork, pas franchement très réussi ni évocateur de grand chose (ou alors, on avait à l'époque loupé un épisode). En tous cas, le groupe semble l'avoir compris et à l'occasion de son nouvel effort, Visions, a soigné le look visuel dudit opus en jouant notamment sur les clairs/obscurs, comme pour mieux affirmer son approche artistique au moment de le dévoiler à l'auditeur. Si l'on pouvait reprocher quelque chose au premier effort signé Box13, ce serait sans doute d'avoir frappé trop fort au premier coup pour que la suite ne finisse pas par forcément décevoir. Et pourtant, le groupe démontre un peu plus de deux ans plus tard qu'il en avait encore sous la pédale.
"Sombre lueurs", premier titre de l'album, débute à peine que déjà les enceintes s'embrasent sous les coups d'un metal noisy hardcore à la sensibilité exacerbée, à la densité émotionnelle palpable et oppressante. En moins de 5'20, les Limougeauds frappent un grand coup et mettent tout le monde d'accord. Seul un groupe au potentiel indéniable peut pondre un titre de cette trempe. C'est donc une évidence, Box13 est capable de beaucoup de choses et s'il ne le démontre pas nécessairement sur chacun des titres de ce Visions, "Labyrinthe" manquant par exemple un peu de souffle, ou "Supplice" ayant bien du mal a affirmer sa touche métallique, il fait mieux que se défendre sur la majeure partie de l'album. D'autant qu'il a pris le parti, assez casse-gueule, de chanter dans la langue de Voltaire. Et si on ne connaît que trop bien le problème que cela pose lorsque l'on veut être crédible, ici, ça passe sans trop de casse, malgré quelques petits accrocs ("Supplice" encore..., "Aller sans retour").
Hormis ces quelques défauts de fabrication, Box13 distille un cocktail metal/rock/noise/hardcore incisif et écorché, sombre et débarrassé de tout effet superflu ("13% vol."). Car le groupe n'est pas vraiment décidé à se cacher derrière une production luxueuse et des effets de studio visant à masquer la pauvreté de ses morceaux. Si le son est en tous points excellent, des titres comme "Miroir des secrets" ou "Sur le fil" délivre un metal organique assez dépouillé mais à la fois puissant, abrasif et sous tension permanente. On pense parfois à AqME, Deftones, Will Haven ou Vision of Disorder et le groupe parvient à se faufiler entre ses "influences" pour affiner sa touche musicale. Qui n'a rien de révolutionnaire sur le fond ou la forme, mais qui parvient, entre quelques accélérations de double-pédale et cris rageurs, à se distinguer par une écriture et un savoir-faire aussi efficace qu'inspiré. Hargneux, rageur et carrément bien troussé.