Bleeding Through - S/t Quand on ne sait pas comment baptiser son album, autant faire simple. Bleeding Through a cogité pendant de longues heures et au sortir d'un brainstorming épuisant a opté pour la solution de facilité... l'éponymie. Ok, ils ne se sont pas foulés. Mais en même temps, on aura rarement vu un groupe aussi bien porter son patronyme, tout en étant à la fois, primaire, explicite et efficace. Finalement, ce n'est pas si con donc. Une belle arrogance de moyens, guitares qui dévorent tout avec l'appétit d'un T-Rex en rut, coît hardcore et coups de rein ultimes pour encastrer ces riffs brontosaures dans une section rythmique plutôt farouche. Les titres s'enchaînent, le chanteur gueule, les zikos broient tout ce qu'ils peuvent, la demoiselle au clavier fait ce qu'elle a à faire (malheureusement) et en prime on a même droit à un chant clair mélo juste abominable. Mais ça, c'est pour faire vibrer les tiroirs-caisses. Bref passons, comme à son habitude, Bleeding Through tape dans le metalcore bourrin et sévèrement burné. Tellement que pour les finitions, on y va au bazooka histoire de faire dans la douceur ("Fifteen minutes", "Show your roll"). Fatal... (bazooka, fatal bazooka... si si, il a osé). Pour la finesse on repassera.
Les Américains donnent dans le metalcore pur et dur avec quelques claviers dedans et une jolie pépé pour faire sexy sur les photos promo (google pics est ton ami...). Parce que bon, si Bleeding Through a autant de succès, c'est aussi parce qu'il n'y a pas que de grosses armoires à glace dans le groupe hein... même si sur des titres comme "Breathing in the wrath", le groupe tartine suffisamment l'auditeur pour se racheter un semblant de crédibilité. Malgré des claviers juste pathétiques. Mais il y a comme toujours chez le groupe cette énergie, cette envie très punk d'en découdre et une bonne dose de "servi prêt à headbanguer" ça passe. Enfin presque, parce qu'après une huitaine de titres, on en a quand même un peu marre d'écouter la même chose. En même temps, les "qualités" sont à chaque fois les mêmes (un énooooooorme merci pour la prod et l'accélération de double pédale sur "Divide the armies") et les défauts, comme d'hab difficilement surmontables (rien que pour le fait d'avoir commis "Distortion, devotion" et l'intro de "Drag me to the ocean", Bleeding through mérite deux points en moins sur sa copie...). OK pour les clichés éculés (quand bien même c'est parfois bien voyant), les titres ridicules ("This time nothing is sacred"), le besoin de se remplir les poches et le désir de concupiscence métallique mais bordel, enlevez moi ces claviers, là c'est abominable. Merci (par contre, vous pouvez garder la claviériste...).