Originaire de Philadelphie, USA, Blacklisted est un combo hardcore punk ferraillant depuis 2003, son année de naissance, sous le même line-up (George Hirsch, Dave Walling, Shawn Foley, Jon Nean, Andy Nelson). Dès ses débuts, le groupe livre une première démo éponyme puis un EP intitulé Our youth is wasted, avant de signer l'année suivante chez Deathwish Inc., écurie américaine de référence en matière de hardcore punk (Converge, Narrows, Pulling Teeth, Trap Them...) chez qui sort un split avec First Blood (2004) puis le premier album du groupe : ...The beat goes on en 2005. Un album live plus tard (paru confidentiellement en 2006 sous le titre Live from Nowhere, USA) et revoici Blacklisted qui poursuit sa fructueuse collaboration avec Deathwish Inc. en sortant Heavier than heaven, lonelier than God en 2008 puis No one deserves to be here more than me un an plus tard.
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Rubrique :
Carpathian
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ep :
So, you are a magician?
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Biographie > Blacklisted
Blacklisted / Chronique LP > So, you are a magician?
Etrange trajectoire au sein du petit univers des musiques hardcore et punk qu'est celle de Blacklisted, un groupe signé depuis quasiment ses débuts chez Deathwish Inc., soit LA référence du genre mais pas que (Converge, Birds in Row, Loma Prieta, Touché Amoré et consorts...), par le biais duquel étaient sortis les trois premiers albums des philadelphiens, et qui se décide aujourd'hui à livrer un quatrième opus sous la forme d'un EP intitulé So, you are a magician? qui voit le jour chez le très confidentiel Six Feet Under Records (50 Lions). Un cheminement curieux étant donné que le groupe bénéficie donc d'une visibilité clairement moindre et surtout un conditionnement artistique troublant.
Punk hardcore dans l'âme, Blacklisted l'est ici plus que jamais. Quitte à s'enliser, à s'enfermer rapidement dans un registre extrêmement balisé, du moins c'est ce que l'on pense au début de "Mentalist", le morceau inaugural qui semble étrangement inachevé. Comme du reste sa "sequel" immédiate, "Copper fields", qui derrière son jeu de mot renvoyant au titre et thématique générale de l'album, suscite au mieux un ennui poli. Entre-temps, le groupe a opéré une réorientation rock légèrement expérimentale dans son approche indirecte, mâtinée d'un punk/HxC paradoxalement anachronique et ouvertement bancal. Surprenant, insaisissable mais surtout sans âme, non pas froid, mais sans émotion... ou si peu ("Houdini blues"), tant l'ex-pilier de Deathwish Inc. semble s'être quelque peu perdu dans l'enfer d'une réinvention créative qui aurait un peu foiré.
Une oeuvre difficile à cerner du fait de son manque de cohérence narrative (si ce n'est le champ lexical des titres) laquelle semble être l'écho d'une volonté abandonnée en cours d'écriture de se métamorphoser. De transformer l'étiquette punk hardcore des débuts en quelque chose de plus inattendu : un rock constamment désarticulé pour les amateurs des débuts, forcés de devenir friands de bouleversements stylistiques ("It's all going down"). La méthode est louable, la démarche aussi, mais le rendu pose problème. Parce que si le groupe a abandonné la furie charnelle de ses albums (à l'exception du "Stations" terminant l'EP), le nouveau mélange des genres ne prend pas vraiment. Et en laissant de côté sans point fort originel, il n'a fait que le combler par quelque chose de plus inédit chez lui... mais se révélant un point faible véritable, du moins pour le moment. De fait, plus vraiment hardcore punk par essence, ni réellement rock expérimental autrement que par désir, So, you are a magician? relève plus de la bâtardise créative que du prodige avéré. Raté.
Et puis sans déconner, c'est quoi ce visuel?
Blacklisted / Chronique LP > Heavier than heaven, lonelier than God
Blacklisted : ou comment s'envoyer une grosse dizaine de titres dans les écoutilles (onze en fait), en un peu moins de 20 minutes, sans taper dans le grindcore des familles. Hardcore punk jusqu'au bout des riffs, le cinq majeur donne dans le gros son qui défouraille bien comme il faut et, de l'acariâtre "Stations" à l'intense "Wish", en passant par l'épileptique "Touch test" ou au hargneux "I am weighing me down". On l'a compris, les natifs de Philadelphie ne sont pas chez Deathwish Inc. (Converge, Pulling Teeth, Trap Them et quelques autres donc les cultissimes Starkweather) pour rien.
Rugueux et dur sur l'homme, le groupe joue vite, frappe fort et précis, les morceaux s'enchaînent à la vitesse grand V et sans la moindre respiration. "Always", "Memory Layne", "Circuit Breaker" tamponnent dans le casque et Blacklisted ne se fait pas prier lorsqu'il s'agit d'en rajouter une couche et de multiplier les uppercuts bien vicieux. Mais à côté de la déferlante proposée, le groupe sait aussi calmer le jeu pour mieux préparer le terrain à ses prochains assauts et ne pas se contenter de n'être "qu'un" un vulgaire rouleau-compresseur métallique avec quelques plans rock'n'roll bien fuselés. Bon certes, c'est aussi ça et ça s'entend tout au long de ce Heavier than heaven, lonelier than God, mais pas que.
Là encore, les américains savent varier les plaisirs, comme lorsqu'il s'agit de lester de plomb leurs riffs pour donner plus de poids à la masse sonore qu'ils vont de toutes les façons invariablement finir par nous balancer en pleine gueule. Preuve en est la punition hardcore qu'est "Matrimony", une grosse dérouillée punk écorchée vive et salement violente que les Blacklisted ne se gênent pas pour nous expédier façon sport dans les gencives. "Self explosive" creuse un peu plus ce sillon émotionnel en nous mettant les nerfs à vif et surtout en condition avant que la doublette "Burning monk"/"Canonized" ne vienne faire, une dernière fois, sauter les enceintes. Tout ça en un peu moins de vingt minutes et d'une grosse fournée de titres bien percutants, livrés dans un élégant digisleeve à l'artwork plutôt bien classe. Du travail plus que bien fait donc. On approuve.