Black Code - Hanged, Drawn and Quartered Dans la longue tradition de la scène hard bisontine et plus généralement franc-comtoise (on pense à Ampools, ASIDEFROMADAY, Gantz, Hiro...), Black Code déballe son premier album par le biais de l'incontournable label localier : Impure Muzik, que les lecteurs fidèles de ces pages ont forcément croisé au détour d'une énième chronique consacrée aux meilleurs produits sonores régionaux labellisés élevés en total indépendance. Les bonnes habitudes ayant la dent dure, c'est avec un premier opus long-format plutôt saignant que les géniteurs de cet Hanged, drowned and quartered officient. Soit un subversif cocktail hardcore/crust/punk mâtiné de death'n'roll des familles qui fait du bien par où ça passe. Et sérieusement, ça passe.

Sans transition aucune, "Death patrol" engage les hostilités dans un premier coït supersonique à gros coups de riffs tronçonneuses et autres beuglements de jouissance forcément bien bruyants, surtout que portés par une batterie qui envoie sévèrement la sauce. Coup de bluff un peu chanceux ou réelle capacité à défoncer les cloisons auditives ? Black Code répond sans ciller avec un "Anthropophagic terror machine" d'aboyeur enragé et surtout avec cet "Atomic gig cemetary" brutalement rentre-dedans. Les rotatives tournent à pleins régimes, l'usine à riffs passe la surmultipliée et niveau section rythmique, ça assure l'essorage derrière ("Black man's blues"). Visiblement adepte du nettoyage à sec des enceintes, les Bisontins mettent les tripes sur la console, amassent les amplis et lâchent tout ce qu'ils ont dans les entrailles ("Captain Acab", "Superior Evil"). Hautement addictif.

Titres courts à l'urgence déflagratrice, des passages qui pilonnent les tympans jusqu'à plus soif alors que le reste arrose joyeusement l'assistance invisible ("Shitstorm"). Le groupe n'a beau avoir qu'une seule petite démo au compteur avant cet album, les enchaînements sont violemment imparables, les moshparts/blastbeats sauvagement incisifs ("Bastards", "Warm beer & broken teeth") et l'ensemble reste toujours aussi salvateur et compact au fur et à mesure que les Franc-Comtois retrouvent leur code. Avec un petit zeste de groove death-metal rock'n'roll ("Bestrafen") bien dopée par un shoot de testostérone injecté directement dans la carotide ("Horses will tear us apart"). Puissant et animal, Black Code livre ici un album qui aligne sur la platine une petite demi-douzaine d'ogives nucléaires à la monstrueuse turgescence hardcore/crust, pour une véritable séance de bombardement auditifs doublé d'un exercice de matraquage des neurones façon "french touch" brutale et corrosive.

En quelques mots : une belle branlée sonore. Comme prévu en somme.