BBA - Speech of freedom Speech of freedom, a ne pas confondre avec Freedom of speech, déboule de manière violente sur les platines. Troisième production pour BBÄ, et un album dense comme à leur habitude. Après quelques changements au sein du groupe, une partie de chaise musicale, un changement de tourneur, Black Bomb Ä revient à la charge avec un album forgé avec rage.
L'album pourrait se découper en trois gros tiers inégaux, ou le tiède côtoit le chaud bouillant. Les bombes "Double", "Burn", "Shoot at the gossip", "New Wars", "Madmen" mettent la barre très haut et ont une facheuse tendance à décoller le papier peint. Certains titres passent doucement, sans grand intérêt, mais s'insèrent malgré tout dans l'ensemble sans trop de fracas. Avalanche de cris, de guitares, des coups de caisses claires sans détours qui claquent, explosent et rythment la destruction sonore qui s'écoule lentement des enceintes, mélodies en dent de scie qui s'intercalent sur ses érosions métalliques, "Burn" tout en étant brulant est brodé avec attention et délicatesse.
Produit par Stéphane Buriez au LB Lab, cet album s'inscrit dans la continuité du parcours de BBÄ. Un titre que ne dénierait pas Skindred, "Shoot at the gossip" possède un charme particulier, une mélodie destructrice qui s'embrase avec fureur, mitraille, plombe l'espace sonore, s'illumine sur un crescendo de toute beauté plaqué sur les guitares. Ce Speech of freedom garde le meilleur pour la fin et enchaîne un triplé, "Madmen", "New Wars" et "Who fucks who ?" qui termine de consumer les dernières cendres du sound-system. "New Wars" déboule avec une détermination inaliénable, une cadence binaire, quasi-militaire, encadré de couplets presque calme, antinomique avec les refrains. "Double" est à l'image de BBÄ, doté d'un don d'ubiquité, avec cet entrelacement de deux voix totalement opposées, et donne de ce Speech of freedom un aperçu pas si loin éloigné du reste de l'album.