black bomb a : human bomb Black Bomb A remet le couvert avec Human bomb, toujours aussi énervé, toujours aussi décalé, prêt à en découdre avec le premier venu. Avalanche hardcore, déluge métal, énergie punk, influences musclées pour BBA. Un Sriracha Tour dans les pattes avec Watcha et Lofofora, et une certaine reconnaissance dans les médias, Black Bomb A a rôdé sur les routes de France ses compositions musclées et son originalité. Guitares assassines, batterie volubile, chants antagonistes, basse liquéfiante, toute la magie de Black Bomb A est à nouveau à l'œuvre.
Mise en bouche langoureuse, montée légère, la tensions devient palpable, les larsens aussi, montage hétéroclite radiophonique, qui ouvre sur un "Make your choice" cataclismique, les guitares martèlent, la batterie assène, les chants se découpent avec joie sur ce paysage solicitant et éprouvant, magnifique morceau pour commencer un concert, et foutre une claque à tous les premiers rangs avec une rage éperdue. Intro sulfureuse, courte, aux accents de hauts-fourneaux, perle vocale, entre hip-hop, scat et groove à la Black Bomb A, les deux chants complémentaires prennent leur distance, se mettent à l'œuvre pour densifier l'atmosphère de "Human circus", ubiquité vocale, entre voix rauque et profonde et passage plus aérien, mélodique qui apporte une réelle bouffée d'air bienvenue au tourbillon sonore, dense qui coule dorénavant. Les voix sont plus maîtrisées, les guitares plus travaillées que sur Straight in the veins, et le métal de Black Bomb A prend d'un coup un autre aspect. Energique, puissant, le hardcore en devient en plus solide et posé.
Guitare syncopée, appuyé par un slap asassin, qui met tous le monde d'accord, "Police stopped da way" hurle et bascule tout à la fois, le refrain est tout à coup si léger, si souple, contraste avec la suite, les guitares deviennent inquiétantes, aux accents débridés, aux sonorités luciferiennes, pont appuyé sur le tom basse, avec ferveur et volonté, puis s'écroule vers les profondeurs, guitares chirurgicales, hurlements indescriptibles, Djag et Poun s'en donne à cœur joie sur le refrain, une chappe de plomb s'abat de nouveau, sirène de police, avec en fond sonore les disgressions mélodiques et rauques du chant, avançant sans coup férir Black Bomb A va en laisser plus d'un sur le carreau. Grosse basse en intro, claquante, gravissisme, attaques rondes, "Project" est une fresque sonore somptueuse, tremplin idéal pour pousser les voix dans leurs derniers retranchements, pour exploiter au maximum leurs potentiels ravageurs, les chants s'entremèlent, jouent ensemble, se repoussent, s'exploitent, fusionnent leurs énergies, groove hip-hop, scat effréné, hurlement saturé, complainte introspective, envolées lyriques, énervement hardcore, c'est tout un festival que nous livre les deux chanteurs, la batterie n'est pas en reste, une double pédale pour propulser les tympans sur une autre vision sonique, -Integrity-, une syncope pour rompre l'équilibre, une accélération puissante, constante, qui achève litéralement, un groove monstrueux sur la voix, doublé par une double pédale, un harcèlement mené avec acharnement, une guitare qui lance quelques harmoniques portant le coup de grâce.
Guitare suintante, évocatrice, prise en main par une basse avenante, "My Mind is a pussy" décrit avec justesse, obscession et vice, soupirs renouvelés, -Born in a world of violence and anger-, avalanche perverse, locomotive métallique, au va-et-vient textuel, -Drug, Sex, Rott-, passage grandiloquant, toutes guitares dehors, toute l'artillerie s'y met, hurlements, coupure, tom basse malsain, ambiance sonore lubrique. Intro avec force d'effet sur la guitare, une seconde guitare qui se balade entre les deux oreilles avec violence, répétition oripilante, passage jouant avec les silences, relief idéal, riff montant descendant, variant, mutant, mitrailleuse sonore subtile, s'échouant en un slide dégoulinant, "Down" clôt l'album d'une façon magistrale, -Alone, You're down-, guitares volubiles alternant passage dantesque et riffs aériens, une voix beaucoup plus introspective et repliée, accompagnée d'un contrechant chaud, rond, calme, sombre. Un grand coup de chapeau pour le morceau caché, réellement grandiose, riff à la guitare acoustique, avec deux voix en dentelle par dessus, tout simplement posées avec calme et sincérité, voix qui se mêlent, s'harmonisent, voix qui vient des tripes, accentuations poignantes, -Braindead-, une autre facette de Black Bomb A, délicate mais avec le même leitmotiv.