Black Bomb A - 2018 Il aura fallu attendre plus de 20 ans et ce septième album pour que Black Bomb A nous sorte deux LPs consécutifs avec le même line-up ! Et ne pas réussir à trouver un titre plus explicite que le nom du groupe ou un artwork plus marquant qu'un album noir, en même temps, un black album pour Black Bomb A, ça semble logique. Qu'il soit produit par le duo Francis Caste/Stéphane Buriez est une évidence et qu'il claque sa race n'étonnera personne.

Les forces de Black Bomb A sont connues, elles sont ici presque toutes présentes. En effet, le groupe a laissé de côté le pouvoir de certaines mélodies ultra puissantes qui donnent des frissons au public (genre celles entraperçues sur "Bulletproof", "Brainwashed" ou "No time to say goodbye") pour ne concentrer dans cet opus que des parties plus ou moins brutes et brutales. Les secondes de calme sont rares et appréciables autant qu'appréciées comme ces différents breaks de "Civil war" (avec le sample puis avec la gratte en boucle), titre qui pourrait bien devenir un standard du groupe et dont le message résonne particulièrement en cet automne 2018 (si on traduit quelques paroles ça donne "Quand les politiciens bouffent du caviar et se moquent de ta misère (...) On apporte le chaos, des soldats en civil contre un pouvoir établi." Un thème récurrent que celui de la révolte qui ne permet pas de se la couler douce. D'ailleurs avec une moyenne de 180 secondes par titre, ça ne perd pas de temps, aucun riff n'est posé, tout gicle avec une frénésie parfois old school ("Greed", "Wake up"), parce que c'est à ce prix qu'on accède à la liberté et à un monde meilleur ("My last resort" qui n'a rien à avoir avec une cover de Papa Roach). Autre arme déployée par BBA, celle qui fait son identité depuis toujours, son double chant hurlé/growlé, c'est toujours un régal, Poun et Arno jouent avec nos sensations auditives ("Kill yourself", "Fight the system") se répondant, mixant leurs voix et agressant nos oreilles de façon quasi constante. Pas la peine de te faire un dessin, tu sais déjà ce que ça va donner en live... Et comme les rythmiques sont bien lourdes et les riffs assez tranchés et tranchants, ça promet de sacrés pits.

KO on est donc, au moment de faire les comptes, arrivé à 10, on ne se relève pas car même si on n'a pas un morceau de l'ampleur de "Mary" (faudra qu'on aille tâter la réponse de la fosse sur "Bulletproof" pour être sûr), cet album noir réunit et sublime toutes les potentialités de Black Bomb A pour en faire ce qui restera peut-être comme leur meilleur album après Human bomb (indéboulonnable tant il a marqué nos esprits et son époque).