Between the Buried and Me - The Parallax : Hypersleep dialogues Comme pour faire patienter l'auditeur entre deux albums fatalement monumentaux (ou pas loin), les Between the Buried and Me inaugurent le deal signé avec le poids-lourd du genre qu'est Metal Blade, après avoir claqué la porte de chez Victory, avec un petit EP conceptuel composé de trois titres, produit par David Bottrill (King Crimson, Tool, rien que ça) et très simplement baptisé The parallax : hypersleep dialogues. Le thème : deux personnages vivant dans des mondes séparés de plusieurs millions d'années lumières voient leurs actes et états d'âme avoir des répercussions sur le cours de l'histoire de l'univers. Autant dire qu'assaisonné à la sauce BTBAM, ça ne pouvait annoncer que du lourd, du bien barré aussi.
Et c'est le cas, "Specular reflect", mis sur orbite par des accords de clavier annonçant un grand délire, marteau-pilonne les esgourdes dans tous les sens quelques onze minutes durant. Metal prog algorythmique, la musique des américains est toujours plus insaisissable, vrillant en même temps tympans, ébréchés par l'épreuve de force imposée, et neurones déstabilisées par le fourmillement d'idées. Between the Buried and Me, c'est quinze trouvailles à la demi-seconde, ça part dans tous les sens, ferraille ses instruments dans un joyeux bordel azimuté et bien malin celui qui pourra tout décomposer au quart de soupirs près. En même temps, c'était un peu l'idée aussi... le groupe s'amusant à stimuler son inventivité en s'enfuyant dans espaces prog metal extrême et cosmiques avant de se mettre à pulvériser les enceintes à coups d'"Augment of rebirth" punitif, agrémenté de quelques petites bizarreries pour le moins... étranges.
On ne saura pas à quoi marchent ces gars-là mais on peut-être sûr qu'ils ne boivent pas que de l'eau, ne serait-ce qu'avec "Lunar wilderness", qui débute comme une ballade à tendance émo avant, de nouveau, de partir dans des élucubrations métalliques chargées en saturation. Le groupe sort la déchiqueteuse hardcore, envoie tout ce qu'il a dans les tuyaux et comme à son habitude, y va gaiment. Une écoute et on ne comprend rien. Quinze écoutes et on ne comprend pas vraiment mieux, Between the Buried and Me est fidèle à lui même : bourrin, hyper-technique, progressif et déjanté. Jouissif.