Betraying The Martyrs - The resilient Troisième album du combo parisien créé en 2008 ! Pour les amoureux de la classification des genres, le groupe était auparavant reconnu comme œuvrant dans le style Deathcore, aujourd'hui intégré à la mouvance Metalcore. Quoiqu'il en soit, le sextuor use d'un savant mélange des artifices de ce type de Metal Extrême : ruptures, blast beats, chant guttural, mais aussi chant clair sur les refrains et partie pré-enregistrées. Le tout est agrémenté de passages au clavier qui donnent un ton orchestral à l'ensemble.

A la première écoute, pas de doute, le groupe frappe fort ! "Lost for words", premier titre de la galette (et qui est pour moi le meilleur de l'album) montre tout ce que Betraying the Martyrs a à nous offrir, notamment grâce au riff d'entrée, pas nouveau concernant leur musique, mais très puissant et suffisamment énergique pour marquer les esprits. Vient ensuite le chant guttural d'Aaron Matts, toujours aussi irréprochable, plein de hargne et d'envie d'en découdre. Le plus déconcertant reste la voix de Victor Guillet. Là où on lui reprochait sur les précédents brûlots de trop donner dans le mélodique, voire le mièvre, il nous offre sur ce titre un chant clair plus agressif et plus musclé que d'habitude. Rageur et entraînant, ce premier titre annonce la couleur, on sait qu'on va en prendre plein les esgourdes !

Cependant, les éloges s'arrêtent là. En effet, après ce premier morceau, il n'y aucune surprise. Aucun autre titre ne sort du lot, et l'ensemble reste routinier et répétitif. Il n'y a rien de péjoratif dans cette phrase, mais simplement une pointe de déception (et d'ennui ?) à la fin de l'écoute. Chaque morceau individuellement est très bon, le groupe a gagné en maturité musicale, mais aussi dans le travail d'écriture ("Won't back down", écrit en réponse aux attentats perpétrés en France, avec un message de courage et de solidarité face à ces attaques), mais aucun d'eux ne se dégage vraiment du lot.

Alors soyons francs, The resilient est un très bon album avec lequel les Parisiens ont vraiment évolué dans leur écriture et leur son. On sent à travers cette œuvre que Betraying the Martyrs continue d'évoluer et de s'améliorer à chaque sortie en développant davantage les parties symphoniques sans pour autant renier les passages lourds et violents qui font leur force. Cet album ne va bien évidemment pas apporter de révolution dans le style mais il vaut largement le détour.