Metal Métal > Le Bal des Enragés

Biographie > Enragé et populaire

Initialement prévu pour une date unique (lors du Festival au Pont du Rock 2009), le Bal des Enragés prend finalement la route fin janvier 2010 pour une durée d'un mois. Mais d'abord, le Bal des Enragés, késako ? Pour ceux qui suivent l'actualité d'au moins un des groupes le composant, pas besoin de faire un topo : ils sont déjà au courant. En revanche, une petite présentation s'impose pour qui douterait de la nature d'un telle épopée.
Avec un peu d'intuition on devine que la galaxie Enragé Prod, le label rennais, est derrière tout ça... Et on vise dans le mille ! Membres et amis du collectif s'invitent sur les routes pour reprendre 40 ans de rock'n'roll, à forte tendance keupon. C'est ainsi que les Lofofora, Tagada Jones et Parabellum au grand complet, accompagnés de membres de Punish Yourself et La Phaze ainsi que du collectif Organic Comix font vibrer les salles de France et de Navarre avec pour aide The Clash, The Exploited, Ministry, Killing Joke, The Ramones, Dead Kennedys, Ludwig Von 88 et bien d'autres...

En février 2013, la troupe remet ça et grave des instants sur CD et DVD, le tout sort en avril dans un pack intitulé Le grand retour, quelque chose nous dit que ceux-là risquent d'être là encore longtemps...

Review Concert : Le Bal des Enragés, Le Bal des Enragés @ la Tannerie (fév. 2010)

Interview : Le Bal des Enragés, Festival de questions pour les Tagada (juillet 2018)

Interview : Le Bal des Enragés, Le bal des questions (déc. 2016)

Le Bal des Enragés / Chronique DVD > Triptyk live part II

Le Bal des Enragés - Triptyk live part II C'était prévu, on l'attendait, il est arrivé ! Le "part II" du TriptyK live du Bal des Enragés a débarqué, repartis dans leurs groupes respectifs, la vingtaine de participants ne nous laisse pas seuls puiqu'on a de quoi passer l'hiver au chaud avec 37 titres à écouter et réécouter. Par quoi on attaque ? Le DVD ! Même intro que pour TriptyK live mais c'est un peu normal puisque ce DVD déboule en fin de tournée histoire de boucler la boucle, et si près de 50 reprises sont dispos dans la tête des danseurs, il y a quelques balises immuables comme la mise en scène post-apocalyptique de Lolo et Klodia, donc l'ouverture de bal avec "If the kids are united" des Sham 69, les déguisements en tout genre, les petits mots gentils à la classe politique ("A bas la hiérarchie" de Stupeflip), le "Cayenne" des Parabellum ou le final avec "Vive le feu" de Bérurier Noir. Parmi les nouveautés, on a un peu de poésie avec "Golden brown" (The Stranglers), un medley explosif d'AC/DC où Poun s'éclate et la présence d'un renfort de choix parmi les chanteurs en la personne de Vince (Aqme, The Butcher's video) qui assure notamment un superbe "Tostaky" (Noir Désir). Les caméras sont partout, les couleurs sont chaudes, le son est très propre, peut-être même trop pour un concert de ce genre, il manque un peu de son venu du public mais celui de l'Alhambra est peut-être trop sage pour gueuler les paroles assez fort avec la troupe, d'ailleurs Vince lui fait remarquer "on t'entend pas !"...
Outre le fait de revivre un concert du bal, le DVD offre "Dans la peau d'un enragé", un documentaire de 50 minutes signé Mathieu Ezan, photographe de renom qui avec sa caméra et ses questions revient sur les origines du projet (en 2009), sur le choix des titres, la vie en tournée, donne la parole à des amis de passage comme Gérard Baste (Svinkels), Mouss (Mass Hysteria), Kmar (No One Is Innocent) et bien sûr toute la troupe du Bal depuis le stand de merch jusque sur la scène, depuis les répétitions jusque sur la mainstage du Hellfest.

Le CD n'est pas la bande son du DVD, seule la moitié des 18 titres sont sur le DVD, c'est donc un complément indispensable, surtout si t'es fan des Dead Kennedys ("California uber alles", "Nazi punks fuck off"), de Motorhead ("Ace of spades") ou MetallicA ("Enter sandman"). Sur la galette, on trouve également bon nombre de covers de groupes français (le tiers de la tracklist) avec les désormais classiques "Antisocial" de Trust ou "La bière" des Garçons Bouchers mais aussi "le petit nouveau" "Jouer avec le feu" des Sheriff. De quoi foutre le bordel et brailler des paroles autrement qu'en yaourt, ça fait toujours du bien...

Quand Le Bal des Enragés vient vers toi, il ne se fout jamais de ta gueule, la preuve encore une fois avec cet ensemble brûlant... Ceci dit, il y a encore de quoi faire parce que, personnellement, j'attends la suite avec d'autres perles pas encore captées comme le "My own summer (Shove it)" des Deftones ou le "Destroy everything" de Hatebreed... Oui, c'est comme ça, quand on donne trop, y'a toujours un con pour réclamer encore plus...

Le Bal des Enragés / Chronique LP > TriptyK live

bal des enragés - Triptyk live On ne présente plus Le Bal des Enragés qui est devenu une institution dont le seul nom rameute les foules (en témoigne leur tournée de printemps qui affiche "sold out" soir après soir). Collectif n'ayant d'existence qu'à travers le live, il n'est pas forcément évident pour eux d'accompagner leurs concerts d'une simple sortie d'album, non, ils font toujours les choses en grand... Après un DVD, voilà un triptyque dont la première partie est dispo depuis mi-avril, ce TriptyK live sera suivi d'un Triptyk live part II soit un CD et un DVD qui sortiront à l'automne après avoir retourné les festivals et les clubs depuis Paris à Chez Narcisse en passant par le Hellfest ou Dour.

En 2016, c'est avec une quarantaine de covers que Le Bal des Enragés se promène, c'est sur ses premières dates (Cluses, Lyon, Le Val-d'Ajol) qu'ont été captés la sélection de morceaux qui composent ce premier volet et si quelques uns sont devenus des classiques (les inédits jusque là "Nice boys" de Rose Tattoo et l'introductif "If the kids are united" de Sham 69 avec un prélude de concert qui passe mieux en live ou en DVD ou les déjà bien connus "Killing in the name" de Rage Against The Machine ou le "Cayenne" des Parabellum qui n'aura plus jamais le même goût), c'est un répertoire largement remanié qui nous attend avec des hits planétaires de tous âges (mais essentiellement entre les années 70 et 90's) et des morceaux moins connus ("Bop pap labidoup" des Collabos).

Pour saliver, tu peux jeter un oeil à la track-list avec comme gros morceaux au menu le "Smells like teen spirit" de Nirvana, le "Sabotage" des Beastie Boys, le combo de référence "Paranoid" (Black Sabbath) / "Rock and roll" (Led Zeppelin, un petit pot-pourri d'AC/DC (ils cherchent pas un chanteur eux ? On ne leur présenterait pas Poun de Black Bomb A ?) ou le sublime "Heroes" de David Bowie. Dans la tonalité générale du disque, on est plus punk hardcore que métal indus avec des réinterprétations de standards de Sick Of It All ou Comeback Kid. La valse des zicos, des chanteurs n'entame en rien la générosité de l'ensemble et l'impression de vivre le concert à vitesse grand V (les temps morts n'étaient pas invités), dommage que le mixage de l'ensemble sonne un peu "sec", ça manque un peu de rondeur et de production. Ok, c'est pour respecter le style "live" mais voilà, on est tellement habitués à un certain confort d'écoute dans le son que quand ça claque un peu roots, on fait la fine bouche. Jamais content, je me plains tout le temps. Tiens, pourquoi pas reprendre du Marcel et Son Orchestre ou des trucs vraiment décalés dans les prochains sets ? Je suis sûr que Roch Voisine ou Dany Brillant feraient des cartons et je suis presque certain que Vx ou Stéph' connaissent les paroles par coeur... A bientôt les gars !

Le Bal des Enragés / Chronique DVD > Le grand retour

le bal des enrages - le grand retour C'était d'abord pour faire la fête sur une date, puis histoire de prolonger le plaisir, ils ont mis une tournée et comme on en redemande, Le Bal des Enragés remet ça régulièrement, avant de les revoir cet été, ils ont passé le long hiver 2012-2013 au chaud dans des salles combles. Lors de huit soirées, ils ont capté leur bonne humeur à reprendre les standards du Rock, du Punk, du Métal, de l'Indus... Devenu un véritable collectif à géométrie variable, on retrouve selon les titres des musiciens que l'on a pu voir ou voit encore avec Tagada Jones, Lofofora, Parabellum, Punish Yourself, Black Bomb Ä, La Phaze ou Loudblast (le petit Stéphane Buriez n'ayant pas pu résister à un tel programme). Une sacrée troupe qui met un sacré bordel sur des putains de chansons.

At(h)ome a la bonne idée (une fois de plus) de coupler le DVD live à un CD live et le disque n'est pas juste la bande son de la vidéo, on y retrouve certes quelques tubes présents sur le DVD mais le tracklisting apporte également 8 "bonus" avec les interprétations enragées de "My generation" des Who (toute basse en avant), du "Can your pussy do the dog" des Cramps (pour ceux qui font bien les chiens), des incontournables "Tostaky" de Noir Désir et "Antisocial" de Trust (dans les deux cas, le public est encore plus réactif), de l'hymne "'God save the Queen" des Sex Pistols, du légendaire "Ring of fire" de Johnny Cash (une chanson douce pour les vieux) ou encore "Maxwell murders" des Rancid et "Gotta go" d'Agnostic Front. Ajoute les covers de grands classiques de Marilyn Manson, Ministry, System Of A Down, MetallicA, Sepultura, Berurier Noir ou encoreDead Kennedys et t'as 18 titres pour faire une paire de bornes dans la bagnole avec la banane et en hochant davantage la tête que le chiot posé sur la plage arrière.

Et oui, le gros morceau, c'est le DVD avec sa vingtaine de titres et ses images backstage... Plutôt que de prendre le titre par titre, on lance bien sûr le film et entrons au bal, populaire et enragé. Après l'intro, on se retrouve en balance à La Clef, la setlist est très longue mais avant d'attaquer le son, Reuno se lance dans les premières explications sur l'origine de ce projet de bande. C'est pas tout ça mais le matos ne se décharge pas tout seul, accompagné par la neige et Agnostic Front d'un côté à l'autre de l'hexagone, on découvre le montage de la scène et les derniers réglages avant de mettre le feu... au propre comme au figuré ! Et quand certains chantent sur scène, backstage, ça ne s'arrête pas (de chanter et boire, n'est-ce pas Vx ?), les changements de personnel, d'instruments et de déguisements se font plus en douceur que la distribution de riffs on stage (Rage Against The Machine, "Killing in the name of") où la guerre s'installe (Rammstein, "Feuer frei"). Ca descend de la canette ("Il est des nôtres" qui n'était pas sur la set list officielle) et on passe en mode keupon (Sham 69, "If the kids are united"), le temps de parler un peu des cadrages, du montage et de l'image, à part les plans larges qui sont un peu posés, le reste, c'est filmé comme il est possible de le faire au milieu d'un tel boxon, avec des petites caméras numériques, peut-être qu'un petit traitement sur l'image l'aurait rendu plus chaleureuse, le tout est envoyé de façon très énergique.

Après l'instant cuisine (autruche farcie à la chaussette) et déguisement (Stupeflip et la mise en sècne de "A bas la hiérarchie" oblige), on arrive à l'Alhambra avec un air de piano classique qui en étonnera plus d'un. Quelques pompes plus tard, "Hate to say I told you so" des Hives établit un lien avec Jimi Hendrix et son "Fire", c'est bien plus sympa qu'un plan galère sur une aire d'autoroute... Traverser le pays en tourbus, c'est pas toujours des vacances, celles des Dead Kennedys en Asie ("Holidays in Cambodia"), non plus (les blessures de guerre en témoignent). Quand Vx remonte sur scène, le punk old shcool est souvent de mise, l'amalgame The Exploited ("War") / Uk82 ("Disorder") fonctionne bien, le frigo du bus aussi. Kass et Reuno font la police suite à l'intervention de Lolo le fourbe (prochain héros de Strip-Tease ?) avec un superbe "Montre-moi tes nichons si t'as des couilles" et balancent un "Nice boys don't play rock n' roll" (Rose Tattoo).

On change les jeux de corde, on échange les vieux souvenirs entre Parabellum qui s'auto-reprennent avec "Cayenne". Petite saturation bucolique au Val d'Ajol au cultissime "Chez Narcisse" qui voit du "Beautiful people" débarquer. L'enchaînement entre Marilyn Manson et Ministry semblant naturel, il est conservé ici et on se prend donc "Just one fix" avec autant de bonheur que "La bière" (Les Garcons Bouchers avant de manger et de prendre une petite mirabelle digestive. Klodia prend le micro pour "remplacer" Joan Jett ("Bad reputation"), on reste avec Punish (mais Vx et pas mal de plans de la caméramicro) pour la cover des Stooges ("I wanna be your dog"), on rigole avec quelques vannes entre la poissonnerie et la revue de presse au troquet, la vie en tournée réserve quelques surprises... La très bonne reprise du peu évident "Chop suey" des System Of A Down n'en est pas une, l'enchaînement avec MetallicA ("Enter sandman") est casse-gueule mais ça passe à l'aise, entre gens de bonne compagnie, pas de chichis... L'artificier explique un peu son métier et c'est fort logiquement l'explosif "New noise" des Refused qui nous est servi.

Les batteurs s'échauffent dans la séquence suivante parce qu'il va falloir tambouriner pour donner encore plus de relief au "Refuse/Resist" de Sepultura, il y a du monde sur la scène et le son gras tranche avec la guitare sèche (de Moustaki !?) qui déboule backstage l'instant d'après. C'est la fin du film (et du concert), et ce n'est pas Téléphone mais Trust ("Antisocial") qui fait chanter le public. La boucle se boucle avec Berurier Noir ("Vive le feu") et c'est terminé, tu viens de passer 2h20 avec Le Bal des Enragés et tu n'as pas vu le temps passé... Ils sont forts ces enragés !