Très loin d'une kermesse au parfum d'eau de Cologne et bien mieux qu'un banal groupe de reprises fatigantes, le Bal des Enragés revisite 40 ans de rock'n'roll durant plus de 2 heures avec une certaine réussite. Il faut dire qu'avec Parabellum, Lofofora, Tagada Jones, Black Bomb Ä et Punish Yourself au casting, le contraire aurait été étonnant.
Reuno / Bal des Enragés @ La Tannerie
Après une soirée rock sobrement noisy du coté de Besançon avec The Patriotic Sunday, We Insist ! et Gâtechien à la manoeuvre, déplacement à quelques 150 km plus au sud, à Bourg-en-Bresse, où s'arrête le Bal des Enragés, avec Tasmaniac en guise de première partie. Adeptes d'un (néo-)métal groovy et bondissant, les isèrois n'ont pas trop de soucis pour faire valser une bonne partie du public mais j'aurais vraiment du mal à accrocher à l'esprit du quatuor, bien qu'assistant une seconde fois à une de leurs performances. Dommage. En ce qui concerne le Bal des Enragés, vous l'aurez sans doute deviné, il s'agit d'un épisode mettant en scène des (membres de) groupes du crew Enragé Prod et de leurs ami-e-s. Au casting, les Tagada Jones, les Lofofora, les Parabellum et des Punish Yourself (Vx pour le chant mais sans maquillage et Klodia pour le show) ainsi qu'au moins un Black Bomb Ä, Poun, Damny de La Phaze n'ayant pas embarqué sur cette date... Ajoutez des membres du collectif Organic Comix (participant à l'Incredible Punish Yourself Picture Show) pour mettre un peu de peinture et de couleur et c'est un scénario très bien huilé qui nous est offert durant plus de deux heures. Comprendre un joyeuse bande de potes qui prend pour prétexte de s'attaquer au répertoire punk-rock de nos 40 dernières années pour faire la fête en musique sans oublier d'explorer le mouvement hardcore (Sick Of It All, Black Flag), d'y joindre quelques détours vers la scène métal (System Of A Down, Rage Against The Machine) et des intrusions industrielles (Rammstein, Ministry, White Zombie), histoire de rassasier tout le monde, tout en accordant une place à la scène française (Les Négresses Vertes, Bérurier Noir, Les Sheriffs, Ludwig Von 88, "Amsterdam" de Parabellum repris uniquement par des Lofofora sur les planches, ...).
Alors que le public semble avoir molli aux deux tiers de la performance (il faisait chaud ce soir !), sur scène, le "troupeau d'rock" s'en donne à coeur joie et si un trio de zikos reste en place le temps d'un titre, le bal évolue le plus clair du temps à cinq, six ou sept musiciens, voire davantage lors des fédérateurs "Vive le feu" (en fin de set) et "If the kids are united" (à l'issue du rappel). Au niveau du dispositif, deux batteries permettent à leurs titulaires d'enchaîner rapidement tandis que c'est un joyeux bordel organisé du coté des guitaristes (très souvent trois simultanément) et que le chant et largement partagé entre les prétendants : Niko, Reuno, Poun, Vx, Schultz et aussi Vincent, pourtant derrière les fûts de Lofofora, n'hésite pas à venir pousser la chansonette au premier rang... On retrouve la déconnade de Schultz, la hargne de Niko et l'esprit taquin de Reuno alors que Vx semble être parti sur une autre planète, toute crête dressée, et que Poun jubile de bout en bout... Un fort esprit de fraternité lie incontestablement la troupe. Pendant qu'Organix Comix élabore ses toiles (et expose celles des dates précédentes dans la salle), Klodia use bien sûr de la désormais légendaire meuleuse, peut-être un peu trop (que vient-elle faire sur "Too drunk to fuck" des Dead Kennedys ?) et incarne cette fois sans aucun défaut un personnage différent au fil de la setlist.
Une fois fait le plein de décibels et une foule d'images fortes plus tard, le Bal des Enragés se retire non sans avoir assuré un généreux rappel entamé par un hommage aux Ramones, un petit "Let there be rock" envoyé dans la foulée et judicieusement cloturé à l'aide de Sham 69 et "If the kids are united". Vu de loin, on pourrait croire l'exercice facile et sans réelle prise de risque, toujours est-il que le défi valait la peine d'être relevé. Et vu le charisme de ses acteurs, est-ce bien utile de dire qu'il l'a été ?
En deux mots, si ce Bal très particulier passe près de chez toi avant fin février, tu sais ce qu'il te reste à faire, les prolongations n'étant pas forcément assurées...
- lebaldesenrages: myspace (267 hits)
Set list : Sexfora : Anarchy in Sarkozie / The Stooges : I wanna be your dog / The Clash : I fought the law / Métal Urbain : Ghetto / MC5 : Kick out the jam / Therapy : Going nowhere / Green Day : Basket case / Motörhead : Ace of spade / The Exploited : Beat the bastards / White Zombie : Super charger heaven / Rammstein : Feuer frei / OTH : Sacrée revanche / Parabellum : Amsterdam / Johnny Thunders : Chinese rock / The Sex Pistols : Did you know wrong / Killing Joke : Wardance / Ministry : Just one fix / System Of A Down : Sugar / Rage Against The Machine : Killing in the name / Social Distorsion : I was wrong / Les Négresses Vertes : Zobi la mouche / Les Sherrifs : Jouer avec le feu / Les Wampas : Ce soir c'est noël / Ludwig Von 88 : Fistfuck playa club / Svinkels : Réveille le punk qui est en toi / Dead Kennedys : Too drunk to fuck / Black Flag : Rise above / Sick Of It All : Step down / Bérurier Noir : Vive le feu ///// Ramones : Pinhead / Ramones : Rockaway beach / Ramones : Glad to see you go / Ramones : Sheena is a punk rocker / Ramones : Blitzkrieg bop / AC/DC : Let there be rock / Sham 69 : If the kids are united
Merci à Abir / Moka Inc.
Photo : Rémiii (Reuno de Lofofora pendant "Fistfuck playa club" des Ludwig Von 88)
Re: Tagada Jones, Lofofora, Bal des Enragés / Le Bal des Enragés @ la Tannerie (fév. 2010)
Terrier : Là-bas.
Avec un petit faible pour la section punk français aussi... et le grand délire lors de "Fistfuck playa club".
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Qui veut de moi et des miettes de mon hublot ?
Rémiii
Re: Tagada Jones, Lofofora, Bal des Enragés / Le Bal des Enragés @ la Tannerie (fév. 2010)
Terrier : Paris
J'ai tous leurs albums, ça réveille le matin, le midi, le soir, ça a le punch du punk tout en étant bien plus violent et barré, et les deux chanteurs! ils chantent comme les enfers! Completely addicted
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Charlotte Noailles