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AVERYSADSTORY a vu le jour au fin fond d'un bayou de Lousiane de la Meuse en 2003. Conçu dans l'optique de produire "du métal simple et de proposer des prestations live efficaces, le groupe se forge rapidement un style propre, une griffe musicale mêlant le bon esprit du rock n'roll, la saleté du stoner et la dureté du métal. En 2008, AVERYSADSTORY est sélectionné pour figurer sur les compilations et samplers des webzines French Metal & Nawak Posse. L'année suivante, le groupe met en boîte son premier album, lequel voit le jour courant janvier 2010. Son titre : Deep black thoughts.

AVERYSADSTORY / Chronique LP > Old dark memories

AVERYSADSTORY - Old dark memories Être fan de AVERYSADSTORY doit être compliqué à vivre... Le groupe est plutôt insaisissable et n'est pas du genre à enquiller les sorties, la dernière en date remonte à 8 ans... Et si le combo ne s'affole pas (le plaisir de jouer compte avant tout), il lui est venu l'idée saugrenue de passer en studio pour enregistrer ses premières compos ! Des titres qui ont été écrits au début de leur aventure (commencée en 2003) mais qui n'étaient gravés, pour l'éternité, que sur un Live austrasique sorti en 2004, si tu étais à ce concert (ou que tu possèdes cette démo live collector), tu connais donc déjà 10 des onze titres proposés (seul "Crawls in me" est encore plus rare) et tu vas donc être ravi de pouvoir profiter des morceaux dans une excellente qualité. Old dark memories est donc une initiative très sympa pour les vieux fans mais si l'on creuse un peu, c'est un truc encore plus dingue car la plupart des compos ont été écrites par un groupe "différent". Car entre les changements de line-up (le plus notable étant le départ de Frank, désormais chez Cleaver) et le jeu des chaises musicales, c'est une autre version d'AVERYSADSTORY qui s'est (re)mise à la tâche et a donc pas mal transformé les idées d'origine. Bref, ce sont de vieilles idées mais presque de nouveaux morceaux !

Et ça donne quoi ? Eh bien du AVERYSADSTORY bien sûr ! Un gain résolument grave et sludge, des attaques parfois un peu plus franches (old school oblige !), une ambiance (notamment le chant) proche d'une de leur plus grande influence (Crowbar) et plein de petits détails (que ce soient les samples ou les photos de l'artwork) qui démontrent que si le groupe prend son temps, il ne se fout pas de notre gueule. Si tu veux du groove sans trop de pression, tu te régaleras avec "The pagan fire", si tu y ajoutes une ambiance stressante, file en dernière case ("Kill the baby dragon"), si au contraire, tu aimes quand ça bourre, va rencontrer "Jesus 2001" et passe par "Neverland", dans tous les cas, faut aimer le labourage, le riff collant et ne pas trop compter sur les rayons du soleil pour te réchauffer même si on en trouve de temps à autre ("Crawls in me"). Même si l'histoire est toujours très triste, le champ des possibles est large.

Être fan de AVERYSADSTORY, c'est sympa à vivre, le groupe est capable à la fois de composer des inédits et des morceaux sortis du grenier, des titres capables de passer pour "neufs" aux oreilles de ceux qui les découvrent et terriblement excitants pour ceux qui s'en souviennent...

Publié dans le Mag #57

AVERYSADSTORY / Chronique LP > Tools of death

AVerySadStory - Tools of death Juin 2017, AVERYSADSTORY est en studio pour enregistrer de nouvelles compos et moi, j'écris sur leur album Tools of death sorti il y a déjà deux ans... Passés entre les mailles du filet de la promo à l'époque, le digipak est arrivé entre nos mains au moment opportun pour remettre un coup de projo sur les Lorrains qui n'ont rien perdu depuis Deep black thoughts. Sludge et stoner à souhait, le groupe a parfaitement réglé ses saturations pour plomber des riffs lancinants et déchirer le haut de l'atmosphère par des éclairs plus scintillants, avec quelques passages moins gras pour marquer les dynamiques. Plutôt que la chevrotine, les armes de prédilection de ces bûcherons sont davantage la masse et la hache, une pour assommer, l'autre pour trancher. Et on en redemande. Seul petit bémol, c'est la relative monotonie du chant, il semble un peu forcé comme s'il fallait ressembler à tout prix aux chefs de file du registre (Down essentiellement). A côté de ce léger grief, il faut applaudir la prestation de l'ensemble des zicos qui sur les dix titres (très étirés, l'album fait plus d'une heure) réussissent à varier leur jeu tout en restant ultra performant en termes de sensations provoquées.

Publié dans le Mag #28

AVERYSADSTORY / Chronique LP > Deep black thoughts

AVERYSADSTORY - Deep black thoughts Alors celui-là, il faut bien reconnaître qu'on l'avait dans le viseur depuis un petit moment. Le CD une fois réceptionné, pas le temps de faire chauffer les enceintes que déjà "Meet the train", titre inaugural de ce Deep black thoughts, commence à tronçonner les tympans façon bûcheron canadien... mais comme égaré au beau milieu d'un bayou de Lousiane. Riffs qui déboisent façon "Down meets Corrosion of Conformity", AVERYSADSTORY est donc forcément originaire... de la Meuse. Bah oui. C'est con mais c'est comme ça. En même temps, ils n'ont pas choisi (quoique peut-être...). Et pour la peine, ils en mettent deux fois plus dans les enceintes, à coups de grosses guitares lestées de plomb et de section rythmique bien grassouillette, en clair, le groupe envoie le gros son, lourd, sludge, agressif et corrodant ("Heavy bridge" et son groove mastodonte, "Quick whispers"...). Quelque part entre un Addicted qui aurait bouffé une demi-tonne de C4 au petit dej' et un Hangman's Chair de retour d'un petit séjour dans la tanière de tonton Kirk Weindstein (Crowbar, Down, Kingdom of Sorrow au passif...), les gaziers envoient tout ce qu'ils ont dans les tripes et nous emmènent comme ça dans les marécages du southern metal qui déracine un arbre à 30 mètres. Heavy, poisseux et radical pour qui a les tuyaux un peu trop sensibles, Qu'on se le dise, quand AVERYSADSTORY colle à la peau, il ne lâche plus. Le groupe calibre ses compos pour faire mâl(e) et y parvient... mais pas que. En témoigne notamment la partie centrale de "Misery inside", plus psychédélique bien qu'en enclavée entre deux assauts de guitares massives. Travaillant ses ambiances, anxiogènes et vénéneuses, le groupe n'use pas systématiquement du riff pachydermique ultime à la Seemless, mais à chaque fois qu'il le fait, c'est implacable (le bien nommé "Chainsaw love talking"). Et comme derrière, ça suit plutôt bien, mention spéciale au chanteur qui fait à peu près tout ce qu'il veut sans que l'on ne puisse y trouver à redire, Deep black thoughts est de ces albums qui nous collent au fauteuil sans trop de difficulté mais avec un savoir-faire de tueur. En même temps,avec des brûlots stoner/metal sudistes du calibre d'un "Dread shake" ou d'un "Altered mind", ces mecs-là n'ont pas trop de souci à se faire, AVERYSADSTORY étant sans guère de doute le nouveau poids-lourd hexagonal du genre. Nous voici prévenus.

[NB : toutes nos excuses aux habitants de la Meuse...]