La vie d'Atreyu n'est pas un long fleuve tranquille et si c'est davantage à la mort que l'on pense en découvrant l'artwork de ce nouvel opus, le groupe démontre en 12 titres qu'il est en pleine forme et toujours prêt à faire évoluer sa musique. Si on s'est habitué à leurs grosses mélodies vocales, on doit désormais aussi faire avec des instrus qui oscillent entre leur métal natal et un power rock en vogue ("Safety pin", "No control", "Super hero") et je dois bien avouer avoir du mal avec certaines de ses parties, certes travaillées (hop le petit sample, hop le break qui relance sur du bourrin) mais pour beaucoup trop lisses et ne cadrant pas avec l'image sonore que je me fais encore du combo. Quitte à les voir explorer d'autres pistes, je préfère quand ils intègrent un peu de flow hip (hop "Blind deaf & dumb") ou quand ils se la jouent "lover" avec un titre très clair et calme sans être putassier ("Terrified"). Bref, Atreyu a conservé quelques vieux bons trucs (des riffs tranchants, du solo, du boulot sur les ambiances) mais est allé un peu trop loin dans l'arrondissage d'angles, ils vont donc se retrouver le cul entre deux chaises, celle du métalcore incisif et sans concession et celle d'un rock-métal qui fait de l'œil à un public moins exigeant, une position instable qui pourrait être fatale.
Publié dans le Mag #35