ATDI - Relationship of command Lorsque les membres d'At the drive-in rencontrent, en cette fin de vingtième siècle, Ross Robinson - "le producteur qui a créé le son du néo-métal" - ils ne s'imaginaient peut-être pas qu'il leur proposerait ne serait-ce qu'un essai. La collaboration avec les texans, loin de cette mouvance, aurait pu faire peur à certains ou être excitante pour d'autres. Les première écoutes de Relationship of command à l'époque de sa sortie m'avait laissé complètement coi. Le genre de situation où l'on ne sait pas vraiment quoi penser si ce n'est que quelque chose a changé. La production en était vraiment pour beaucoup. Plus lisse que les précédentes sorties, le son d'At the drive-in a pris de l'ampleur et une efficacité redoutables, certes toujours un peu crasseux par moment mais définitivement énergique et puissant. Et puis, il y a ce sentiment d'étonnement vis à vis de l'évolution artistique. Non pas que les At the drive-in se soient éloignés de leur base punk et "Fugazienne", mais leur dernier opus les ont amenés à explorer des terrains sonores tels que l'électronique sur "Enfilade", la pop minimaliste sur "Non-zero possibility" ou bien un duo avec l'iguane (Iggy Pop, pour ceux qui n'ont pas d'excuse) sur la surprenante "Rolodex propaganda".
L'ambiance de l'album est électrique et galvanisée avec toujours autant de maîtrise instrumentale. Cedric Bixler-Zavala nous offre, par dessus des riffs endiablés, ses plus belles gueulantes, aidé de ses compères Jim Ward et Omar Rodriguez-Lopez, entremêlées de mélodies qui ne sont pas étrangères au groupe. A noter que le son de basse, plus percutant et présent, a pris un nouveau virage également. Au rayon des "immanquables" de cet album signé chez le désormais label défunt Grand Royal Records (Beastie Boys, Atari Teenage Riot, Jimmy Eat World.), la rentre-dedans "Arcarsenal", la schizophrénique et désormais culte "One-armed scissors", la sublime et émotionnelle "Invalid litter dept." et l'endiablée "Cosmonaut". Si "Relationship of command" contient bien des brûlots, certaines parties de l'album ou de chansons tournent en rond parfois ("Mannequin Republic", "Catacombs".) et rendent le contenu légèrement énervant à la longue. Mais ceci n'est que question de recul et n'enlève en aucun cas l'intérêt de cet album. C'est sur ce Relationship of command et en pleine "consécration" qu'At the drive-in nous laisse après 7 ans de musique indé incontournable.