Choc thermique, déflagration post-hardcore rock aux textures métalliques, Manufactured landscape est l'album qu'il fallait à AsidefromaDay pour définitivement asseoir son statut de formation phare du genre dans l'hexagone, sinon au-delà. Comme une réponse post-hardcore aux premiers EP's de Stellardrive, ce deuxième effort long-format des bisontins fait parler la poudre et développe en l'espace de neufs titres, une musique puissante, organique et d'une intensité émotionnelle rare. Après une courte intro minimaliste ("Geodesy"), AFaD ouvre les portes du royaume d'Hadès avec l'oppressant et tellurique "Seven days in theory". Un côté math-rock métallique prononcé, une section rythmique toute en ruptures sauvages, collision frontale du chant et des guitares, une pression permanente et voilà le groupe qui met de suite les choses à plat. La démonstration de force promet d'être intense et ravageuse. Hybride de metal hardcore post-chaotique à la Botch, Breach ou Converge, de post-rock puissant façon Aereogramme ou Pelican et de noise/math rock évoquant des groupes dans la mouvance d'Hella ou Dysrhythmia, la musique d'AsidefromaDay ne se limite pas à tel ou tel genre. Elle préfère les dépasser, se fondre en eux pour mieux repousser leurs frontières et livrer un distillat sonore foudroyant et hautement addictif ("Alone").
A fleur de peau, la musique des bisontins est le fruit de la subtile recherche d'un équilibre idéal entre violence sous-durale et envolées stratosphériques orageuses ("The idea of creation", l'excellentissime "Friction"). Architecture pensée dans les moindres détails, le groupe ne semble rien laisser au hasard, maîtrisant parfaitement son art et livrant de fait, quelques pépites post-métalliques orchestrées avec une classe ébouriffante. Intro pop-rock typiquement indie avant la déferlante des guitares, AsidefromaDay a beau cacher son jeu, son naturel explose fatalement au visage de l'auditeur ("Arcane and foundation"). Guitares incisives et volcaniques, bouillonnement hardcore rock, efflorescence métallique, une fois porté à ébullition, le cocktail sonore délivré par la formation bisontine mélange virtuosité instrumentale et velléités destructrices ("March of the stones"). L'enfer se déchaîne sous nos pied (ou plutôt dans les enceintes), le groupe profite d'une production en béton, ce qui lui offre une densité sonore rarement égalée de ce côté de l'Atlantique. Hurlements explosifs, mise en abîme douloureuse, AfAD explore les tréfonds de l'âme pour plonger à coeur perdu dans un univers à la noirceur indicible. Les portes du Chaos s'ouvre devant nous, on s'approche, le pas hésitant, le temps de se laisser happer par l'atmosphère lunaire et énigmatique de "Geocentrisme", avant que les guitares ne se rapprochent imperceptiblement. La fin est proche. L'ultime assaut est pour le neuvième et dernier titre de ce Manufactured landscape : "Here comes th man". AsidefromaDay a eu le temps de reprendre son souffle pour mieux nous achever d'une énième vague sonique avant apaisant retour progressif sur le terre ferme. 9 titres ou plutôt neufs chapitres d'un seul et même recueil musical, violent, puissant et émotionnellement torturé. Impressionnant...
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AsidefromaDay : Chronique LP
Manufactured landscape
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