Acid. Oui, c'est acide, ça picote, ça décape pour ce troisième jet du duo d'As A New Revolt, après Txrx en 2019 et Farès en 2021. Contrairement au sang de l'Alien qui dissout les métaux, le flux (flow) de Manu Barrero se combine aux machines et à la batterie de Julien Lhuillier pour créer une unité homogène. Toujours cette substance hip-hop hardcore ou electro-punk aux petites influences orientales fouillées, toujours des percus renforcées par la présence d'un homme derrière les fûts (et non une machine), toujours un chant intrusif et agressif qui se déshumanise parfois, chargé de quelques effets digitaux. On aura même droit à quelques lyrics autotunés, parcimonieusement heureusement ; encore que l'approche musicale d'As A New Revolt pourrait presque me faire tolérer l'utilisation de ce manipulateur vocal que j'abhorre, tellement les Grenoblois aiment combiner machines et voix et rajouter des effets transformers. Plus besoin désormais de faire du name-dropping pour définir la quête de bruit et de fureur d'As A New Revolt, à balancer des noms de groupes similaires, après trois albums, je ne sais pas s'ils se sont fait un nom, mais ils ont leur signature, leur identité musicale mécanique et hurlante. C'est As A New Revolt, et c'est Acid.
Publié dans le Mag #62