Artsonic: FashionVictim Une bombe dans un fauteuil roulant qui serait une victime de la mode ??? Qu'est-ce que ça veut bien dire ? Bon, chacun trouvera sa réponse, en tout cas pour la bombe, il suffit de faire play... Artsonic nous a fait un album péchu, mélodique, agréable, accessible et osé en même temps ! Beaucoup de mélodies, pas mal d'effets de voix, de petits passages tout calmes qui ont tendance à s'énerver mais pas trop, des guitares très propres avec un son qui ne devient jamais trop lourd, des samples délicats, une rythmique sage puis qui envoie le bois (!), il y a beaucoup de choses dans cette album... Le clip de "None", morceau très métal et aussi très entrainant nous en apprend plus sur les décalages et l'humour décontracte des lascars qui s'amusent tout le temps (?), même sur ce titre aux paroles plutôt peu enthousiasmantes ("None of the men i've seen, none of them were born innocent") ? L'album est bien évidemment métal par ses riffs et son son d'ensemble mais certains titres comme "Time" ou "Educate the masses" sont très industriels, truffés de loops et d'ambiance très "métal-indus". Si ces deux titres sont très réussis, c'est moins le cas pour "Taste" où là la somme des mélanges et un gros passage de machines fait un peu tâche comparé au reste de l'opus... Pourquoi cet espace de techno ? Pour être à la mode alors que les pauvres Fashion victim que nous sommes sont dénonçées dans "Urban guerilla", non, passons. Revenons à la qualité mélodique de l'album d'ArtSo, c'est rare que tant douceur se mêle sur des guitares somme toute très agressives, il suffit d'entendre le break de "Get off me", le superbe "When you saved me", le presque slow "Tomorrow" (enfin la version "rapide" et non pas la piste cachée...) pour comprendre que la mélodie permet de mettre en valeur la rage de certains passages qui sans elle, seraient peut-être fades puisque pas si méchants que ça, la voix de Sylvain n'étant plus jamais thrash. Ils expliquent aussi la référence à Filter que nous offre le dossier de presse, j'adore Filter. Depuis longtemps déjà les parisiens reprennent sur scène "Another brick in the wall (part II)", la signature sur une major a certainement permis de sortir ce titre en version studio et si le morceau met le feu dans toutes les salles, sur l'album on aura le droit obligatoirement au débat... Je suis personnellement un adorateur de Pink Floyd et je suis assez partagé par ce morceau. Entre d'un côté les modifications apportées au chant et le doublement des temps à la batterie qui dénaturent un peu trop le hit et d'un autre côté par l'ambiance qu'ils font régner avec les machines et le solo de guitare qui traîne assez magiquement dans l'atmosphère... Comme toutes les reprises, on trouvera des choses à redire, surtout qu'ici le morceau est culte mais et génial au départ, ce n'est pas un vulgaire tube disco remis au goût du jour... Au moins, ça fera parler et peut-être découvrir Pink Floyd à certains ! Mais l'album comprend 11 titres et celui-ci n'est qu'une pierre à l'édifice pour ne pas dire une autre brique sur le mur. Un mur résolument métal, admirablement mélodique, artsoniquement bien construit !