The Arrs - Soleil noir "Une renaissance éternelle" ou "Un nouveau départ", ces quelques mots extraits des textes du morceau "Fahrenheit" nous donnent quelques indications quant à l'ambiance qui entourait The Arrs au moment de composer ce Soleil noir. En effet Pascal (guitariste présent depuis les débuts du groupe) a quitté ses potes et a du être remplacé par Stefo (l'ex-StillRise) tout comme Jérôme (bassiste depuis 6 ans) à qui succède Phil. On ne change pas une équipe qui gagne mais il faut parfois faire avec... Et donc naître à nouveau, commencer un nouveau cycle (avec aussi un nouveau label Verycords - Mass Hysteria), construire de nouvelles fondations (et pourquoi pas changer d'identité visuelle en modernisant le "logo" The Arrs quelque peu vieillissant).

Une renaissance et un retour aux fondamentaux. Avec Soleil noir, c'est vers ses racines HardCore que s'est tourné le combo qui avait pourtant négocié un joli virage plus metalcore sur Héros assassin. Les mélodies tranchantes ont pris la direction des oubliettes et de cette envie d'alléger la densité, ne restent que quelques traces ("Mon épitaphe"). L'album offre donc peu d'occasions de se détendre et envoie du gros son qui tabasse sévère quasiment du début à la fin. Pour les thèmes abordés, un coup d'oeil aux titres permet de rapidement comprendre que ce n'est pas encore maintenant qu'on rigolera avec The Arrs : "Du berceau à la tombe", "Mon épitaphe", "Le triomphe de la mort"... Pas la peine de te faire une explication de texte, le champ lexical est une éloge funèbre, la violence sonore faisant brutalement le reste...

Puissant, sombre, incisif, voilà de quoi décrire rapidement Soleil noir dont la base hardcore s'agrémente de quelques passages un peu death-metal comme s'il fallait parfois encore durcir le ton... Les onze coups de matraque assénés par le The Arrs nouveau font mal et si j'ai d'abord regretté la disparition des parties mélodiques, il faut se rendre à l'évidence, les Parisiens ont les moyens de mettre de côté le metalcore tant ils ont à dire et à exploiter dans leur registre originel. En plus ils profitent ici d'un très bel artwork, d'une prod' diabolique signée Fred Duquesne (Watcha, Die On Monday, Mass Hysteria...) et du mastering de Magnus Lindberg (Cult Of Luna, AqME, Last Days Of April, The Prestige, Pg.lost...), histoire de faire les choses en grands, en patrons, ce qu'ils sont assurément sur la scène hexagonale.