Architects - The Here And Now Au regard d'Hollow Crown, The Here And Now est probablement la réponse la plus inattendue que l'on aurait pu attendre des Anglais d'Architects. Profond, technique et frénétique, Hollow Crown était proche d'autres albums à la production volontairement froide, nette et propre. C'est contre tout cela que les Britanniques ont voulu s'élever avec pour conséquence immédiate un départ vers la Californie pour entrer en studio avec Monsieur Steve Evetts (The Dillinger Escape Plan, Every Time I Die, Sepultura).
Enregistrer à Reading correspondait bien au son assez froid et chirurgical d'Hollow Crown. Le Sud-Est américain et son soleil de plomb donneront à The Here And Now une atmosphère plus chaleureuse, sereine et plus facile d'accès. Au postulat technique succède une meilleure vision d'ensemble : dégagées les batteries triguées et le gain à 11, bonjour les lignes de chant et les guitares mélodiques. Mais ne vous y trompez pas, The Here And Now a ses moments de férocité : plongeons d'octaves ("Stay young forever"), tempi enlevés ("The blues"), cris rageurs..., mais le tout est savamment enrobé de mélodies apportées soit par le chant, soit par des guitares qui ont laissé au placard les power chords pour tâter de la tierce mineure. Plus complet, plus abouti, The Here And Now possède une dynamique bien plus rebondie que ses prédécesseurs. "Heartburn", seule pièce dispensable, balade l'auditeur un moment avant que l'album ne se finisse dans un furieux duo entre Sam Carter et Greg Puciato ("Year in year out/Up and away"). Pour un groupe qui a admis avoir enregistré des albums à la gloire de The Dillinger Escape Plan - Ruin, pour ne pas le citer -, afficher un featuring avec son frontman a de quoi prouver aux sceptiques l'importance de la marche gravie. Car avec leur album le moins violent, les Anglais ont su sortir du lot des productions actuelles en revendiquant finalement une attitude qui se révèle être des plus "métal" : faire exactement ce dont on a envie, sans rendre de compte à personne. A 22 ans, les Architects ont déjà tout compris.