Aqme - Hérésie AqME est retourné en Suède pour cet album, allant chercher dans le froid, la précision et la puissance de Dan Bergstrand qui était déjà aux manettes de Sombres efforts et Polaroïds et pornographie, on retrouve donc davantage l'ambiance générale de leurs deux premiers albums que celle de La fin des temps qui aujourd'hui semble réellement sonner plus "rock". Une fois les yeux décrochés du superbe artwork qui semble croiser les célèbres The screaming head de Gerald Scarfe et Le cri d'Edvard Munch, ce sont nos oreilles qui sont accrochées par leur délicatesse, les quelques notes de guitare claires et mélancoliques qui servent d'intro éponyme à Hérésie ne tardent pas à gagner en grain et à saturer l'atmosphère, à leur son personnel s'ajoute la puissance et le groove de la rythmique et l'énergie du chant. Quelque soit le tempo et l'agressivité, les titres s'enchainent sans sourciller et si du côté musical, je n'ai pas grand chose à reprocher à cette nouvelle fournée de titres, les textes alternent le plutôt bon avec par exemple le refus de l'uniformisation et le réalisme glaçant de "Uniformes" (Nous mourons tous seuls) et l'assez moyen du fait de la tendance à la caricature de certains extraits comme ce Cette souffrance a déjà un nom, elle s'appelle vie sur "En saga om livet" (dont la musique est excellente), certes c'est le style d'AqME mais à trop vouloir coller à un certain public, le groupe perd en crédibilité. Je le préfère quand il a envie de "Casser/détruire" et qu'il y parvient ou quand il prend à revers la "Triskaïdékaphobie" ou traite des souffrances de manière plus adulte ("A.M : un jour de pluie"). Séduisant les teenagers, vivant en adultes, le combo semble vouloir refuser de vieillir comme si l'écriture était une fontaine de jouvence où puisait de l'énergie et de l'inspiration, le groupe arrivant bientôt à l'âge de l'adolescence, peut-être se rebellera-t-il lui-même contre cet état de fait ?
Quoi qu'il en soit/sera, 2008 est encore une année AqME, le groupe n'a fait que des réajustements et tant qu'ils ne se lasseront pas de leur jeu, nous continuerons certainement de jouer avec eux...